Complications cardiovasculaires chez le jeune adulte en lien avec la consommation de stupéfiants : étude rétrospective de 2018 à 2020 - Faculté de pharmacie d'Aix Marseille Université Accéder directement au contenu
Mémoire D'étudiant Année : 2023

Complications cardiovasculaires chez le jeune adulte en lien avec la consommation de stupéfiants : étude rétrospective de 2018 à 2020

Résumé

Introduction : les atteintes cardiovasculaires sont un enjeu de santé publique majeur en France. Elles sont souvent associées au mode de vie des patients, et leur incidence augmente avec l’âge. La hausse de la consommation de drogues associée à une teneur plus élevée en substance active a un véritable impact sur la santé des jeunes adultes. Ce travail fait l’état des lieux des connaissances actuelles sur les 4 principales classes de stupéfiants, et décrit les mécanismes pharmacologiques et toxicologiques à l’origine de complications cardiovasculaires. De plus, cette étude rétrospective de 2018 à 2020 décrit la population ayant eu un dépistage de stupéfiants positif (au CHU de la Timone) en lien avec l’existence d’une pathologie cardiovasculaire aiguë. Partie 1 – Données bibliographiques – pharmacologie des drogues étudiées : le cannabis a une action agoniste partielle sur le système endocannabinoïde. À faible dose le système sympathique est activé, à forte dose c’est le système parasympathique qui est activé. La cocaïne agit en inhibant la recapture synaptique des catécholamines et les canaux sodiques, et en diminuant le seuil d’agrégabilité des plaquettes. Les amphétamines inhibent la recapture et la dégradation des catécholamines. Enfin, les opiacés provoquent une dépression du système nerveux central. Ces drogues peuvent provoquer des AVC, des infarctus du myocarde, des troubles du rythme, des troubles de la tension artérielle, des myocardites, ou encore des arrêts cardio-respiratoires. La prise en charge des patients se fait généralement dans l’urgence, et les traitements sont essentiellement symptomatiques. Partie 2 – Travail de recherche – étude des dossiers patients du laboratoire de Pharmacocinétique et de Toxicologie de 2018 à 2020 : cette étude sépare les patients observés en trois groupes (≤ 18 ans, 18 – 50 ans, > 50 ans). L’analyse du sang et des urines de ces patients est faite par GC/MS puis par LC/MS-MS (méthode plus sensible et plus spécifique). Les antécédents et les facteurs de risque cardiovasculaires sont pris en compte dans l’analyse. Le nombre de patients admis pour un examen toxicologique a augmenté : 557 en 2018, 862 en 2019, et 1126 en 2020. Le sex-ratio (≈ 65% d’hommes et 35% de femmes) ainsi que la moyenne d’âge (≈ 38 ans) restent similaires pour les trois années. Le nombre de patients dépistés positif a doublé entre 2018 et 2020 (266 en 2018, 433 en 2019, 540 en 2020). En majorité, ces patients ont moins de 50 ans. Le cannabis est la drogue la plus fréquemment retrouvée, c’est aussi la plus impliquée dans les cas de poly-intoxication. On observe une augmentation des dépistages chez les plus de 50 ans pour le cannabis, chez les 18 – 50 ans pour la cocaïne, tous âges confondus pour les amphétamines. Les dépistages d’opiacés restent stables. Le mélange de plusieurs drogues est en hausse entre 2018 et 2020. Pour chaque année étudiée, environ 70% des patients ayant présenté une complication cardiovasculaire ont moins de 50 ans. Par fréquence d’apparition, les complications rencontrées sont les AVCI, les AVCH, les atteintes cardiaques les troubles du rythme, les douleurs/oppressons thoraciques, les troubles de la circulation sanguine, les troubles de la tension artérielle, et les saignements. En 2019, parmi les trois patients décédés, deux avaient moins de 50 ans, et en 2020 trois patients décédés avaient moins de 50 ans. Conclusion : cette étude reflète la dangerosité de la consommation de drogues, qui engendre des séquelles à court et long terme sur la santé des expérimentateurs. L’apparition de complications cardiovasculaires est multifactorielle, cependant la consommation de stupéfiants y tient un rôle majeur. Il est important de sensibiliser cette population jeune aux risques qu’elle encourt. Le pharmacien peut être un véritable pilier dans cette démarche, et à travers sa coopération avec les professionnels de l’addictologie, de la psychiatrie et de la cardiologie.
Fichier principal
Vignette du fichier
Manuscrit thèse Marie Roland.pdf (3.49 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

dumas-04032379 , version 1 (16-03-2023)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : dumas-04032379 , version 1

Citer

Marie Roland. Complications cardiovasculaires chez le jeune adulte en lien avec la consommation de stupéfiants : étude rétrospective de 2018 à 2020. Sciences pharmaceutiques. 2023. ⟨dumas-04032379⟩
53 Consultations
216 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More