Le jeu suppléance et la forclusion - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Recherches en psychanalyse Année : 2014

Le jeu suppléance et la forclusion

Résumé

In two previous articles, we proposed a three-part categorization of children’s games as encountered in the cure. Based as it is on the games’ unconscious mechanisms rather than on their manifest structures, this classification proposes a distinction between the “trompe-l’oeil” game, whose logic is related to negation (Verneinung); the “decoy” game, whose logic is related to disavowal (Verleugnung); and the “suppléance” game, whose logic is related to foreclusion (Verwerfung). Here we study the third type of game through examples found in the works of Klein and Winnicott. After a review of these authors’ interpretations and a dialogue with their theoretical intuitions, we formulate the following hypothesis: that the function of these games consists in giving form to the Real -- in the Lacanian sense -- that is, in “imaginarizing” that which cannot be symbolized. We suggest that, playing as it does the role of suppléance, this type of game represents an “attempt at recovery” on the part of the child. At the same time, we are forced to recognize that this play-system also contains a permanent risk – that it will transform into mere reiteration, leading to a therapeutic dead-end. Because of this paradoxical logic, we will be led, in order to envisage the “suppléance” game’s reception in the cure, to interrogate its place in the dynamic of the transference, that is, to pass from the question of the game in the cure to that of the game-like cure.
Lors de deux précédents articles, nous avons proposé une tripartition des jeux des enfants tels qu’on les rencontre dans la cure analytique qui épouse le champ freudien. Fondée sur les mécanismes inconscients de ces derniers et non sur leur structure manifeste, cette classification propose de distinguer le « jeu trompe-l’œil » dont la logique s’apparente à une dénégation (Verneinung), le « jeu leurre » dont la logique s’apparente au démenti (Verleugnung) et le « jeu suppléance » dont la logique s’apparente à une forclusion (Verwerfung). Est étudié ici le troisième type de jeu tel qu’on en trouve des illustrations chez Klein et Winnicott. Après avoir rendu compte des interprétations que ces auteurs en font et ouvert un dialogue avec leurs intuitions théoriques, nous formulons l’hypothèse selon laquelle sa fonction consiste à mettre en forme un réel au sens lacanien, c’est-à-dire à « imaginariser » ce qui n’a pu être symbolisé. En jouant le rôle de « suppléance », nous supposons que sous un certain angle, ce jeu constitue, pour l’enfant, une « tentative de guérison ». Pourtant, sous un autre angle, force est de constater que ce dispositif ludique comporte aussi le risque permanent de se muer en réitération et en impasse thérapeutique. Du fait de cette logique paradoxale, nous serons donc amenés, afin d’envisager son accueil en cure, à interroger la place qu’il occupe dans la dynamique de transfert, c’est-à-dire à passer de la question du jeu dans la cure à celle de la cure comme jeu.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01330824 , version 1 (13-06-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01330824 , version 1

Citer

Marie Lenormand. Le jeu suppléance et la forclusion. Recherches en psychanalyse, 2014. ⟨hal-01330824⟩

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