Ecritures historiennes du Maghreb et du Machreq. Approches critiques
Abstract
Quelles échappées et quels enfermements le temps d’écriture de la Nation inauguré par les Indépendances a-t-il légué à la pensée historienne ? Celle-ci entend aujourd’hui, dans une écriture rendue à la maîtrise d’elle-même, restituer au passé de nos sociétés ses espaces et ses hommes, ses mouvements et ses branchements, par-delà l’horizon obligé de l’avènement national. Mais dans quelles trames, de lieux et de temps, ces écritures historiennes se trouvent-elles prises à leur tour ? Et quels sont les fils du soi qu’elles peuvent à présent broder sur l’étoffe de leur propre histoire ? De tels questionnements ont été au cœur d’une série de journées d’études organisées à Tunis et à Bruxelles en 2010 et 2011, consacrées dans un premier temps aux historiens et historiographies du Maghreb, puis à la mise en regard des pratiques et enjeux historiographiques à l’œuvre tant au Maghreb qu’au Machreq. Il s’agissait, en articulant histoire de l’histoire et histoire des historiens, d’opérer un retour sur la production historiographique issue de ces deux régions depuis les Indépendances, de mettre en lumière les évolutions récentes dont cette production témoigne sur le plan de ses objets, de ses questionnements et de ses méthodes, et de s’interroger sur les transformations des conditions matérielles et symboliques présidant à son élaboration.