Introduction « présentation du numéro thématique sur les figures de l’entrepreneur »
Résumé
L’entrepreneur constitue une figure clef de la vie économique dans l’univers du capitalisme en ce qu’il fait vivre les relations socio-économiques dans la Cité. Autant que l’homme d’État, le haut-fonctionnaire ou le savant, l’entrepreneur crée des liens qui tissent le cadre de la vie matérielle des hommes autour de lui, des réalisations qu’il mène à bien (dans le meilleur des cas), des innovations qu’il apporte (et sans lesquelles son entreprise est à terme, et de plus en plus rapidement, condamnée). L’entrepreneur suscite l’orientation du développement de la vie sociale à travers les relations qu’il noue : la relation d’emploi avec ses employés (ouvriers et employés de bureau, blue-collars et white-collars pour employer une terminologie anglo-saxonne), les transactions financières qu’il conclut avec ses créanciers, avec les investisseurs qui croient en lui, et les rapports marchands qu’il passe avec ses fournisseurs, ou encore au travers de la relation d’échange qu’il met en place avec ses clients. L’entrepreneur doit par conséquent avant tout et par-dessus tout susciter la confiance de la part de ses clients comme de ses investisseurs et de ses subordonnés (employés et fournisseurs) : il doit non seulement convaincre chacun, mais chacun d’entre eux prend sens autour de cette figure centrale qu’est l’entrepreneur. Comprendre la nature et le rôle de la figure de l’entrepreneur dans son environnement économique, c’est saisir cette relation de confiance au plus près des caractéristiques spécifiques de l’entrepreneur comme individu et comme rouage moteur dans l’entreprise qu’il met sur pied et/ou conduit vers la réussite (dans le meilleur des cas).