La frontière des Alpes-Maritimes et les populations étrangères (1871-1918)
Résumé
Nées du traité de Turin consécutif à l’annexion du comté de Nice à la France, les Alpes-Maritimes partagent une longue frontière commune avec l’Italie. Cette position de confins oblige les autorités civiles et militaires à concilier, en temps de paix comme de guerre, la sécurité du département et l’afflux d’une main-d’œuvre venue d’outre-monts ou originaire d’autres horizons. Ces travailleurs sont en effet indispensables à la prospérité du littoral azuréen et à la sauvegarde des équilibres de son arrière-pays, puis à la bonne marche de l’économie de guerre. Ainsi quelles dispositions sont adoptées, dès les lendemains de la guerre de 1870, pour protéger la place de Nice et lutter contre l’espionnage ? Comment sont parallèlement pris en compte, voire favorisés, les flux humains franchissant, selon des temporalités variées, la frontière des Alpes-Maritimes ? De quelle manière les enjeux internationaux interfèrent-ils à l’échelle locale ? Et quelles en sont les conséquences pour les populations concernées ? Quels bouleversements migratoires provoque le déclenchement du premier conflit mondial ? Et quelles en sont les incidences sur la mise en place de l’économie de guerre ? Pourquoi enfin, dans un contexte de crise, les pouvoirs publics s’efforcent de rétablir certains équilibres du temps de paix, tout en tentant d’opérer un meilleur contrôle de la frontière ?