« Faire sans la justice ? » Etude du cycle de la vengeance auprès d'un échantillon d'hommes en situation de séparations conjugales conflictuelles au sein d'une association de défense du droit des pères
Abstract
Si la vengeance consiste à réparer un affront, la vengeance interpersonnelle, au sein d’un couple par exemple, suppose également de rendre à l’autre le mal qu’il vous a fait subir, sur le principe de la loi du Talion. La séparation d’un couple peut engendrer une lutte très conflictuelle pouvant adopter des formes différentes ; ce sont aux ressorts du conflit conjugal que nous souhaitons nous intéresser. L’analyse que nous développons ici se fonde sur un terrain ethnographique débuté en mai 2008 dans une association de défense des droits des pères et de la coparentalité . Elle rassemble surtout des cas de divorces et séparations particulièrement difficiles et conflictuels lors de permanences qui réunissent des pères (adhérents et animateurs) témoignant de leurs difficultés à voir leurs enfants, à exercer un droit de garde sans conflits. Il semblerait ainsi qu’il y ait deux formes de vengeance émanant de la décision de justice selon le sexe du parent désavoué : si c’est une femme, elle chercherait à s’approprier de façon exclusive ou à instrumentaliser la garde de l’enfant, cela au regard d’une justice tolérante (vengeance officieuse). Si c’est un homme, il chercherait alors à élaborer de nouvelles stratégies d’action comme la mise en œuvre d’une justice propre (vengeance personnelle) puisque la justice serait a priori contre lui.
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Sociology
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