PREMIÈRE MISSION DANS LA BASSE VALLÉE DE L'OMO (ÉTHIOPIE) - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 1972

PREMIÈRE MISSION DANS LA BASSE VALLÉE DE L'OMO (ÉTHIOPIE)

Résumé

Cette première prise de contact avec la basse vallée de l'Omo a permis de faire le point sur les problèmes géomorphologiques qui s'y posent, en particulier sur l'évolution au cours du Pléistocène supérieur et de l'Holocène et sur le système d'érosion actuel. L'évolution depuis le Pléistocène supérieur est encore mal connue, faute surtout d'avoir pu rayonner largement dans la région (problèmes de véhicules et de temps, bac en panne…). Cependant, il a été mis en évidence, sur le piémont Ouest, un grand pédiment, dominé parfois par les témoins d'un pédiment plus ancien arasant des grès quartzitiques redressés à 70 °. Les Nakwa, chaîne volcanique très récente, ont cependant connu une évolution complexe avec la formation de glacis de versants aux dépens des cinérites, l'entaille de ces glacis puis la constitution d'au moins une et, peut-être, deux bases terrasses. Dans la vallée de l'Omo, la formation Kibish paraît nettement déformée, son altitude s'abaissant du Nord-Ouest, à partir du camp français, vers le Sud-Est ; enfin, une basse terrasse occupe des surfaces considérables. Outre la chronologie relative à établir entre tous ces phénomènes et la distinction de leurs causes (variations climatiques, mouvements orogéniques, érosion anthropique), le principal problème reste de concilier la courte chronologie absolue (les derniers dépôts Kibish auraient 3 000 ans) avec la multiplicité des événements géomorphologiques récents, et, en particulier, de savoir si l'Omo a creusé de 50 m en 3 000 ans ! Le système d'érosion actuel n'a pu être étudié qu'en saison sèche mais le modelé est suffisamment caractéristique pour permettre une reconstitution précise. La vigueur de l'ablation, qui doit être considérable au moment des pluies, est due au régime des pluies très concentrées, à l'incapacité de la végétation à former un sol et à empêcher le ruissellement, à l'absence de roches cohérentes (cinérites et grès sont peu résistants) et à l'abondance des argiles. Les argiles, en effet, jouent un rôle capital : imbibées par les eaux qui s'infiltrent rapidement dans les cinérites, les sables, les grès ou la formation Kibish, elles solifluent en donnant des pentes convexes, des tunnels de suffosion, provoquant l'éboulement des corniches de cinérites qui forment les lignes majeures du relief. Des analyses en cours permettront de préciser ces processus. Si les principaux problèmes ont pu être mis en évidence, si des hypothèses ont été formulées, le hiatus qui sépare les formations de l'Omo de celle de Kibish n'est pas encore comblé.
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Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

hal-01573414 , version 1 (09-08-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01573414 , version 1

Citer

Jean-Louis Ballais. PREMIÈRE MISSION DANS LA BASSE VALLÉE DE L'OMO (ÉTHIOPIE). [Rapport de recherche] L.A. 141 C.N.R.S. 1972, 1 page. ⟨hal-01573414⟩
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