On ne lit pas un poème sans le poème - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2017

Man liest kein Gedicht ohne Gedicht

We do not read a poem without the poem

On ne lit pas un poème sans le poème

Résumé

Die moderne Literatur erschrickt die Lehrer, und das moderne Gedicht mehr als jeden anderen Text
The contemporary literature frightens the teachers, and the contemporary poem more than quite different text.
Du renouvellement du corpus au sujet lecteur Il faut être absolument moderne. Arthur Rimbaud, Une saison en enfer La littérature contemporaine fait peur aux enseignants, et le poème contemporain plus que tout autre texte. Cette réticence viendraient, d'une part, de représentations erronées de ce qu'est un poème, a fortiori un poème contemporain, d'autre part, de ce qu'il n'existe que peu de travaux « clé-en-main ». Mais peut-être la critique doit-elle faire son mea culpa, à la suite de Tzvetan Todorov ou Antoine Compagnon pour le structuralisme. Si nous nous en remettons au poète Jude Stefan, et à son texte intitulé « Professeurs », nous pouvons nous rendre compte que celui-ci accuse l'enseignement d'être devenu un amoncellement de termes techniques qui oublie de lire tout simplement les textes. Selon lui, ces professeurs, qu'il appelle « race de parasites pilleurs de textes et d'auteurs, […] se consacrent à expliquer ce que les autres comprennent, en le compliquant » et « à analyser les raisons du plaisir esthétique, dont le charme est précisément de rester senti, non conçu ». Il s'agit donc de revenir sur le poème et le sujet lecteur et d'essayer d'envisager ce dernier en partant du poème, et non pas en le définissant au préalable : le sujet lecteur le deviendrait en acte. Nous faisons le pari que le texte contemporain, plus que tout autre peut-être, est une voie dynamique d'entrée dans la lecture du poème, à condition de changer un peu ses habitudes de lecteur et non plus simplement de lire le poème mais de lire-écrire le poème. S'il s'agit d'abord de renouveler le corpus – nous pensons en ce sens en particulier à des poètes comme Lorand Gaspar, André du Bouchet, Antoine Emaz ou Valérie Rouzeau, ou bien encore, moins connus, Christophe Tarkos, Pascal Commère, Arno Calleja, Pascale Monnier, Fabienne Yvert ou Albane Gellé 1 –, c'est parce que celui-ci, usé par des décennies d'explication, ne permet plus l'interrogation de la langue. Avant d'envisager des pratiques d'approche ou d'appropriation du poème contemporain, il semble qu'il faille s'interroger sur cet objet que l'on enseigne : le poème. 1 Du côté de la poésie dite pour la jeunesse, depuis les années 80, la publication a beaucoup changé avec l'arrivée notamment des éditions Cheyne (Jean-Pierre Siméon, David Dumortier, ou Alain Serres), Rue du monde (Ceci est un poème qui guérit les poissons, de Jean-Pierre Siméon et Olivier Tallec, ou bien Le tireur de langue, Poèmes à crier dans la rue, J'ai oublié ma poésie), l'idée bleue ou le dé bleu, La Renarde rouge, toutes extrêmement riches, pour un renouveau de la poésie à l'école. Nous mentionnons à ce propos Ceci est un poème qui guérit les poissons de Jean-Pierre Siméon, ainsi que son ouvrage La Vitamine P qui, outre qu'il analyse le poème, sa lecture et les pratiques en classe, propose des activités d'écriture ; nous mentionnons aussi ce livre d'Antoine Emaz, Cambouis, qui peut être un recours tout enseignant désireux d'entrer en poésie.

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Dates et versions

hal-01593814 , version 1 (26-09-2017)

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  • HAL Id : hal-01593814 , version 1

Citer

Régis Lefort. On ne lit pas un poème sans le poème. 2017. ⟨hal-01593814⟩

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