. Bannino and . Le-jeune-frère-de-francesca, Au sommet du donjon, Francesca ne joue plus avec le feu grégeois ; dans la chambre de la jeune femme, Paolo, qui vient de rentrer de Florence, n'évoque plus sa rencontre avec Dante ; le cauchemar de Francesca n'est évoqué qu'une seule fois, et sans référence évidente à la nouvelle de Nastagio? Bref, la trame d'origine a été libérée de toutes les digressions et scories qui l'allongeaient et l'alourdissaient. Le résultat est étonnant ! L'élément amoureux au centre de la diégèse s'en trouve considérablement mis en valeur. Les belles répliques touchantes de l'original, noyées dans de longues scènes parfois redondantes, rayonnent désormais avec grâce, et la poésie, mêlée de termes empruntés à Dante, acquiert une fraîcheur nouvelle. Qu'on se reporte aux citations que nous avons déjà transcrites : la version opératique les reprend presque à l'identique, mais, chantées et mises en valeur sur fond textuel épuré, elles communiquent beaucoup plus d'émotion au lecteur-spectateur. Certains détails délicats, qui, présents chez D'Annunzio, passaient cependant inaperçus car étouffés, des scènes souvent longues auxquelles ces personnages donnaient lieu ajoutent des notes poétiques aux personnages féminins, telle la mention des oiseaux, si importante dans le poème de Dante. Francesca appelle sa jeune soeur « petite colombe » et lui dit d'être « en paix », car elle aussi un jour quittera le « nid » familial (I, 4) 23 . Plus loin la jeune femme salue Paolo, de retour « avec la première / Hirondelle » (III, 4). Giovanni, qui pourtant n'a pas le beau rôle, est plus touchant dans ses mots délicats face aux attentions de son épouse (« Comment, chère épouse, pp.eûtes-vous

!. Ma-chère-Épouse and . Ii, La lecture de Lancelot, enfin, rayonne davantage (qui plus est mise en valeur par le chant) à la fin de l'acte III, où elle précède immédiatement le baiser

. Enfin, acte final, le duo d'amour fortement passionnel entre les deux amants annonce plus clairement, mais sans ostentation maladroite, leur union éternelle en Enfer, un lieu où n'existent ni le jour ni la nuit, et où le temps n'a

L. Jour and . La, nuit seront unis Sur la terre comme sur un seul Oreiller. Le temps fait esclave N'aura plus de pouvoir sur notre désir. (IV, seconde partie

D. Écrivit-sa-pièce and . Zandonai-trente-et-un-quand-il-mit-le-livret-en-musique, Ce sont là deux chefs-d'oeuvre de deux jeunes auteurs pour qui l'amour était un sentiment vivant, bien réel, et non point un épisode livresque ou un écho nostalgique du passé. L'opéra de Zandonai, d'une durée inférieure à trois heures (contre les six heures de la pièce homonyme !)