Devenir colon dans l'Est algérien. De l'espoir de promotion sociale au déclassement.
Résumé
«Il semble bien, à y passer rapide et dédaigneux, que le village algérien n'a pas beaucoup vécu et se trouve en train de mourir, lentement et sûrement (…) Nous n'entendons pas occuper nos lecteurs des tribulations — relatives — des gros propriétaires fonciers, qui ne connaissent de leur terre que le revenu, et du Bled que ses piteuses routes où leur auto s'éreinte. Pour les autres, pour ceux qui vivent de leurs concessions et dans leurs concessions, croit-on que les choses aient énormément changé depuis soixante ans d'occupation intégrale? (…) C'est en vain que ces maigres colons ont accumulé tant d'énergies sur tant de volonté, Et tous ces résultats sur tant d'efforts. L'administration ne les oublie pas : elle les ignore. » N 1919, CET EXTRAIT de la Dépêche de Constantine évoque le sort de colons modestes, qui seraient laissés pour compte par l'administration. Le colon installé sur les terres de l'Algérie française n'est pas d'emblée celui auquel on penserait pour incarner les petites gens. L'image du colon possédant, associée à celle de la concentration de la propriété domine souvent la perception commune. Le changement de statut, le « devenir colon », est fréquemment envisagé comme un accès à la promotion sociale non permise en métropole. Dès la fin du XIX e siècle, les expressions « petits colons », « petite colonisation » sont récurrentes dans les sources, et notamment dans l'enquête produite par Henry de Peyerhimoff à l'adresse du gouvernement général 1. Dans l'historiographie, cette catégorisation apparaît également sous la plume de Charles-Robert Ageron. L'étude du groupe des colons dans l'Algérie française a également privilégié une approche que l'on peut qualifier de régionale, qui prend en compte les
Domaines
Histoire
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...