P. Allégorie, . Dit-'», B. Dans, P. Perez-jean, and . Eichel-lojkine, L'Allégorie de l'Antiquité à la Renaissance, op. cit. note 18, pp.13-20

. Sur-la-distinction-entre-allégorie-rhétorique, J. DROSS, vol.20, pp.85-97, 2010.

, 67 Voir Cicéron, Or, p.94

, 46 : allegorian facit continua metaphora. 69 Sur ce philosophe présocratique, mythographe et allégoriste d'Homère, mentionné par Diogène Laërce (II, 11), 68 Quintilien, Institution oratoire, VIII, 6, 44 et IX

S. Luciani and «. Cybèle-et-les-mystères-de-la-matière, De rerum natura II, 581-660) », Revue des, Etudes Latines, vol.94, pp.45-65, 2017.

, qui l'associaient à l'analyse étymologique des noms divins, comme en témoigne notamment le De natura deorum de Cicéron 70 Et ce type d'exégèse, qui tendait à assimiler les dieux du panthéon grec à des principes physiques ou à des dispositions morales, était dénoncé par les épicuriens. Ainsi, Vellius, porte-parole d'Épicure dans le dialogue cicéronien, reproche-t-il à Chrysippe de rationnaliser la théologie traditionnelle en soutenant que (Nat. I, 40) : aethera esse eum, quem homines Iouem appellarent, quique aer per maria manaret, Mais elle fut particulièrement mise à l'honneur par les stoïciens

, Aux yeux des épicurien une telle interprétation est erronée et dangereuse non seulement parce qu'elle dénature notre perception des dieux, mais parce qu'elle conduit à limiter l'opposition entre le mensonge véhiculé

S. Velleius, de son ouvrage sur la nature des dieux, « veut concilier les récits fabuleux d'Orphée, de Musée, d'Hésiode et d'Homère avec ce qu'il dit luimême sur les dieux immortels, si bien que même les poètes les plus anciens, qui n'ont pas eu le moindre soupçon de ces doctrines, ont l'air d'avoir été stoïciens » 72 . Le jugement critique formulé par l'épicurien Velleius, dont on trouve également des échos dans le De pietate de Philodème 73 , confirme les enjeux philosophiques de la polémique lucrétienne. À cet égard, P. BOYANCE a souligné, au moyen de rapprochements très éclairants avec l'Abrégé de théologie grecque de Cornutus 74, pp.508-514, 2005.

V. Cic, . Nat, J. Ii, and M. Pepin, Sur les origines et l'histoire de l'allégorèse, Sur la tradition de l'allégorie au sein du Portique, voir A.A. LONG, « Stoic readings of Homer », dans Stoic StudiesAllégorie de l'Antiquité à la Renaissance, op. cit. note 18, The Stoics' Two Types of Allegory », dans ID. (éd.), Metaphor, Allegory, and the Classical Tradition. Ancient Thought and Modern Révisions, pp.60-71, 1996.

R. Goulet, ». La-méthode-allégorique-chez-les-stoïciens, G. Dans, J. Romeyer-dherbey-(-dir, and . Gourinat, « Explicatio fabularum : la place de l'allégorie dans l'interprétation stoïcienne de la mythologie, Les Stoïciens Allégorie des poètes, pp.93-120, 2005.

J. and P. Comella, Une piété de la raison Philosophie et religion dans le stoïcisme impérial, pp.191-224, 2014.
DOI : 10.1484/M.PHR-EB.5.112497

, que l'air qui circule à travers les murs est Neptune, que la déesse qu'on nomme Cérès est la terre et il applique la même méthode au nom des autres dieux. », traduction Cl 72 Cicéron, Nat. I, 41 : uolt Orphei, Musaei, Hesiodi Homerique fabellas accommodare ad ea, quae ipse primo libro de deis inmortalibus dixerit, ut etiam ueterrimi poetae, qui haec ne suspicati quidem sint, Stoici fuisse uideantur, traduction Cl, 71 « ? ce que les hommes appellent Jupiter est l'éther, 2002.

D. 73-voir-philodème and . Pietate, , pp.17-18

G. W. Most, S. Cornutus, ». Report, and A. Ii, Sur le Theologiae Graecae Compendium, qui se présente à la fois comme « un résumé d'allégories philosophiques » et une « initiation à la théologie stoïcienne », voir désormais J. PIA COMELLA, Une piété de la raison. Philosophie et religion dans le stoïcisme impérial, op. cit. note 70, 74 Sur ce stoïcien d'époque néronienne qui fut le maître de Perse (cf. satire V) et I. RAMELLI, « Anneo Cornuto e gli Stoici romani Nous renvoyons à cet ouvrage pour une bibliographie sur Cornutus et une liste des éditions de l'Abrégé (p. 518). Nous avons consulté K. LANG, Cornuti Theologiae Graecae Compendium (édition) et I. RAMELLI, Anneo Cornuto. Compendio di teologia greca (édition, introduction, traduction et notes), pp.2014-2065, 1989.

S. Luciani and «. Cybèle-et-les-mystères-de-la-matière, De rerum natura II, 581-660) », Revue des, Etudes Latines, vol.94, pp.45-65, 2017.

, Comme le nom 'Rhéa' a été conçu à partir de l'écoulement qui a été démontré, et que, dès lors, on lui a attribué à juste titre, la cause des orages, comme le plus souvent, ils surviennent avec les tonnerres et les éclairs, on a représenté également celle-ci heureuse au milieu des tambours, des cymbales, des flûtes et des processions aux flambeaux Comme les orages fondent d'en haut, et qu'en beaucoup d'endroits, ils semblent aussi descendre des montagnes [au début, on l'a appelée Ida, montagne élevée et qu'on peut voir (?????) de loin], ensuite on l'a nommée 'montagnarde' et les plus nobles animaux qui habitent dans les montagnes, les lions, on les a représentés tenus en bride par elle [ou alors c'est peut-être parce que les tempêtes ont quelque chose de sauvage]. Elle est entourée d'une couronne en forme de tours, soit parce qu'au début les cités étaient situées dans les montagnes pour leur assurer une position forte, soit parce qu'elle est la fondatrice de la première cité, modèle de toutes les autres : le monde. On lui consacre une tête de pavot, indiquant par là qu'elle a été la cause de la fécondité, exégèse d'origine stoïcienne 75 . On trouve en effet est évoqué dans le mythe relatif à la mutilation d'Ouranos, p.76

. On-relève-chez-cornutus-la-même-explication-que-chez-lucrèce-concernant-la-couronne-crénelée-de-cybèle-ainsi and . Qu, une allusion à l'éviration en relation à l'inceste et une référence à l'enfance de Zeus 77 Il est par conséquent fort possible que les deux auteurs aient puisé à une source stoïcienne commune. Cependant, force est de constater que les deux développements sont loin de se recouper totalement et présentent des différences non seulement quant aux attributs mentionnés mais quant à leur explicitation symbolique : Lucrèce, à la différence de Cornutus, n'associe pas le bruit des tambourins et des cymbales qui rythment la procession rituelle au grondement du tonnerre qui accompagne souvent la pluie fécondante, De même, le poète latin ne fait nulle référence au pavot, ni à la colombe et au poisson ; il ne mentionne pas non plus l'assimilation de Cylbèle à la déesse syrienne Atargatis 78 . Il ne met pas, comme Cornutus, la présence des prêtres eunuques en relation avec la mutilation d'Ouranos

. Inversement, exégète stoïcien ne mentionne ni le jeu étymologique sur l'ethnonyme Phrygien ni la danse des Curètes. Mais, de façon plus significative, on ne retrouve pas chez Cornutus la perspective morale qui oriente le texte lucrétien 79 : ainsi l'interprétation 75 P, Une exégèse stoïcienne chez Lucrèce

, 182-184 Ramelli) Pour la traduction et l'analyse de ce passage, voir J. PIA COMELLA, Une piété de la raison, Philosophie et religion dans le stoïcisme impérial, pp.9-15

, 78 Voir Cornutus, pp.11-15

, VII, 24 : Eandem, inquit, dicunt Matrem Magnam ; quod tympanum habeat, significari esse orbem terrae ; quod turres in capite, oppida ; quod sedens fingatur, circa eam cum omnia moueantur, ipsam non moueri. Quod Gallos huic deae ut seruirent fecerunt, significat, qui semine indigeant, terram sequi oportere ; in ea quippe omnia reperiri. Quod se apud eam iactant, praecipitur, inquit, qui terram colunt, ne sedeant ; semper enim esse quod agant. Cymbalorum sonitus ferramentorum iactandorum ac manuum et eius rei crepitum in colendo agro qui fit significant ; ideo aere, quod eam antiqui colebant aere, antequam ferrum esset inuentum. Leonem, inquit, adiungunt solutum ac mansuetum, ut ostendant nullum genus esse terrae tam remotum ac uehementer ferum, quod non subigi colique conueniat. « On l'appelle aussi la Grande Mère, écrit-il, 79 Cette perspective n'apparaît pas non plus dans la version varronienne du mythe

S. Luciani and «. Cybèle-et-les-mystères-de-la-matière, De rerum natura II, 581-660) », Revue des, Etudes Latines, vol.94, pp.45-65, 2017.

, action civilisatrice des liens familiaux (DRN II, 604-605) ne figure pas dans le Compendium ; il en est de même pour les explications qui font intervenir, en relation aux Galles, l'ingratitude des enfants envers leurs parents (DRN II, ) et, en relation aux Curètes, la piété filiale et le devoir patriotique (DRN II, pp.615-617

C. Enfin, P. Le-note-À-juste-titre-jordi, . Comella, . Cornutus, and . Qui-envisage-le-culte-de-rhéa, Cybèle dans la perspective du cosmopolitisme stoïcien, « ne s'intéresse pas aux pratiques superstitieuses que le culte pouvait fomenter ni n'en propose une critique ferme » 80 Ces écarts mettent en évidence les intentions qui président à la digression lucrétienne : cherchant à multiplier les perspectives, le poète associe à l'exégèse de type physique qui semble avoir eu la faveur des stoïciens des interprétations allégoriques de type moral qui renvoient au thème du lien familial et soulignent l'intrication du religieux et du politique Le foisonnement des commentaires, dont certains paraissent obscurs et « tirés par les cheveux », fait apparaître les dérives et les effets du décalage herméneutique qui s'est opéré à partir d'une métaphore fondatrice. Dans ces conditions, les enjeux du passage dépassent le cadre d'une polémique contre l'allégorèse stoïcienne. Il s'agit aussi, par l'entremise d'un cas exemplaire, de s'interroger, de façon oblique

. Le-développement-mythographique-consacré-au-culte-de-la-déesse-phrygienne-constitue and . De-rerum-natura, On sait en effet que l'épicurien Lucrèce, considérant la poésie comme une voie d'accès à la vérité, revendique s'inscrit dans la tradition épique et justifie son projet en se référant à l'analogie entre philosophie et médecine et à l'image du miel poétique (I, 936-950) Aux yeux du philosophe latin, la poésie épique est, du fait de son style élevé, un medium de diffusion parfaitement approprié à la grandeur de la doctrine qu'il entend transmettre à ses concitoyens 81 . Dans cette perspective, il place d'emblée son oeuvre sous l'égide de la déesse Vénus, incarnation du principe de plaisir épicurien. Cette antonomase divine permet à la fois une légitimation de la poésie philosophique et un éloge de la uoluptas, dont le pouvoir s'étend sur toutes choses (I, 1-15) Au seuil du poème, la figure allégorique de Vénus illustre la puissance évocatrice et la séduction des images. Car

, déesse ; cela signifie que ceux qui sont privés de semence doivent s'attacher à la terre ; en elle en fait, on trouve tout. Ils s'agitent devant elle, dit toujours Varron, pour que ceux qui cultivent la terre apprennent à ne pas demeurer inactifs, mais à être toujours à la tâche

, Elles sont en bronze parce que dans l'Antiquité, on labourait avec un soc de bronze

». Un-lion-délié-et-apprivoisé-est-placé-À-côté-de-la-déesse-ne-puisse-ameublir-et-cultiver, T. C. Salles, . Paris, L. Gallimard, A. Pléiade-dans et al., pour montrer qu'il n'existe aucune catégorie de terre, même la plus éloignée et la plus sauvage Une piété de la raison, Propagandistic strategies in Lucretius' De rerum natura Calliope's Classroom. Studies in Didactic poetry from Antiquity to the Renaissance, pp.49-69, 2000.

, 82 Voir supra, note 68. 83 DRN I, 32-37, où l'évocation des figures divines est articulée sous forme narrative

S. Luciani and «. Cybèle-et-les-mystères-de-la-matière, De rerum natura II, 581-660) », Revue des, Etudes Latines, vol.94, pp.45-65, 2017.