L'enfant abandonné et sa famille d'origine : quel lien après la séparation ? Le cas des Basses-Alpes durant la IIIe République - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d'histoire de l'enfance irrégulière Année : 2017

L'enfant abandonné et sa famille d'origine : quel lien après la séparation ? Le cas des Basses-Alpes durant la IIIe République

Résumé

In the Basses-Alpes, a rural département in south-east France (now Alpes-de-Haute-Provence), 805 children were taken into care between 1874 and 1923, and placed with foster families, under the supervision of the administration in the shape of the departmental inspector. This did not mean that ties with the biological family were entirely broken. Under the Third Republic, parents could ask for news of their child and even take the child back under certain conditions required by the administration. However, the Assistance publique strictly supervised any contact between these parents and children so as to discourage abandonment by clearly breaking the family tie. Perhaps for that reason, few unmarried mothers corresponded with the authorities, or they waited until their child came of age to do so. For all the rigour and severity displayed by the institution, which theoretically required the foster family’s identity to be kept secret or prohibited any direct correspondence, some families managed to evade the regulations, sometimes with the benevolent complicity of the officials supposed to enforce them.
Dans les Basses-Alpes, département rural du sud-est de la France, 805 enfants sont admis à l’assistance entre 1874 et 1923, et placés dans des familles nourricières, sous la tutelle de l’administration, incarnée par l’inspecteur départemental. Pour autant, le lien avec leur famille biologique peut ne pas se rompre tout à fait. Ainsi, durant la IIIe République, les parents peuvent demander des nouvelles de leur enfant, et même le retirer, sous certaines conditions imposées par l’administration. Toutefois, l’Assistance publique encadre tout contact entre parents et enfants avec fermeté, afin de décourager l’abandon par la rupture franche du lien. Pour cette raison peut-être, les filles-mères correspondent assez peu avec les autorités, ou attendent la majorité de leur enfant pour oser le faire. Malgré la rigueur et la sévérité affichées de l’institution, qui impose théoriquement le secret du lieu de placement ou qui prohibe toute correspondance directe, certaines familles parviennent à contourner les règlements, parfois avec la bienveillance complice de ceux qui sont censés les faire respecter.

Dates et versions

hal-01727894 , version 1 (09-03-2018)

Identifiants

Citer

Isabelle Grenut. L'enfant abandonné et sa famille d'origine : quel lien après la séparation ? Le cas des Basses-Alpes durant la IIIe République. Revue d'histoire de l'enfance irrégulière, 2017, Abandon d'enfants et parents abandonneurs, XIXe-XXIe siècles, 19, pp.67-85. ⟨10.4000/rhei.4031⟩. ⟨hal-01727894⟩
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