« Quelle(s) représentation(s) des massacres du XXe siècle dans les manuels d’histoire de l’école primaire ? »
Résumé
Depuis 2002, les programmes d’histoire de l’école primaire intègrent la violence du XXe siècle en classe de cours moyen 2ème année (CM2). Que l’on évoque « l’extrême violence du XXe siècle » (programme de 2002), « la violence du XXe siècle » (Bulletin officiel de juin 2008) ou « les deux guerres mondiales » (Bulletin officiel de novembre 2015), les textes émanant de l’Education nationale n’abordent qu’un seul des massacres du XXe siècle : « l’extermination des juifs par les nazis : un crime contre l’humanité » (2002), « l’extermination des Juifs et des Tziganes : un crime contre l’humanité » (2008) ou encore « le génocide des Juifs ainsi que les persécutions à l’encontre d’autres populations » (2015).
Souvent démunis parce que non spécialistes pour traiter de cette question, les enseignants du premier degré s’appuient prioritairement sur les manuels scolaires. Elément central dans la pratique pédagogique (Memaï et Rouag, 2017), quelle(s) représentations(s) le manuel scolaire véhicule-t-il du massacre des juifs et des tziganes auprès d’un public très jeune (8-11 ans) ?
Nous nous proposons d’étudier, au travers d’un corpus de manuels parus depuis 2002, tout d’abord la place occupée par cette thématique en nombre de pages et la forme choisie (chapitre à part entière, dossier, etc..). Nous nous attacherons ensuite à relever et à analyser les supports proposés (type de documents, sources) et l’exploitation qui en est proposée aux enseignants pour terminer en relevant et en analysant les mots, expressions utilisés choisis par les auteurs de ces ouvrages pour expliquer aux élèves la nature de ce massacre.
Cette étude sera complétée par une enquête auprès de différentes classes de CM2 afin de déterminer comment de jeunes élèves perçoivent cet événement inscrit dans les prescriptions officielles de l’Education nationale qui encourage les enseignants à mener des actions lors de la Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité du 27 janvier.