, alors l'explosion des innovations, il y a un peu moins de dix mille ans, avec l'élevage, l'agriculture, la poterie, etc., et c'est l'histoire humaine qui se poursuit aujourd'hui

, c'est-à-dire produit de la norme pour lui-même, se donne des manières de faire, de penser, d'agir, qu'il va privilégier par rapport à d'autres manières de faire. Mais, on vient de le voir, il ne sort pas de nulle part ces « manières de faire privilégiées », ces normes. Il les tient d'un « retravail », travail toujours recommencé entre d'une part, les normes qui se proposent à lui et cherchent à s'imposer à lui à un moment donné, L'être humain, producteur de normes, renormalise dans ses interactions avec les autres Chaque être humain renormalise

, il est un être social. Même lorsqu'il se trouve être seul (toujours provisoirement seul), il est traversé par les autres, ses semblables humains. Dans son histoire, dans sa vie, tous ceux qu'il croise sont eux aussi des êtres de renormalisation ! Chacun en effet est porteur de préférences dans les manières d'agir. Bien entendu, ces êtres normatifs ont des points communs, puisqu'ils interagissent, et c'est d'ailleurs bien pour cela que l'on reconnaît des périmètres socioculturels, socioéconomiques, sociopolitiques. détachent relativement et laissent apparaître l'espace d'un débat, C'est là qu'il faut introduire dans notre schéma les interactions avec les autres. L'être humain n'est pas isolé

, Cependant la mise en oeuvre de ces directives sera d'autant plus efficace qu'elle prendra en considération ce qui se passe en adhérence, dans l'ici et maintenant. La renormalisation par les protagonistes d'une situation de travail donnée sera largement facilitée si le lien adhérence-désadhérence est maintenu, autrement dit si l'on tient compte des débats de normes, donc autrement dit de l'activité humaine. 5.2. Savoirs en adhérence et savoirs en désadhérence : une « double anticipation » De plus, grâce au binôme « adhérence-désadhérence », on distingue mieux deux modalités dans le savoir, le savoir étant une prise sur la réalité : d'un côté le savoir au sens académique ou le savoir de l'organisation, Par exemple, lorsqu'une administration rédige des directives applicables dans tous les établissements d'un secteur donné, on peut considérer que les analyses à l'origine de ces directives correspondent à une réalité

L. Premier, par son haut degré de désadhérence, repose sur l'exclusion du point de vue singulier, c'est sa force. Le second, qui résulte lui aussi d'un décollement, mais qui est encore partiellement pris dans l'adhérence, repose sur l'inclusion du point de vue singulier, et c'est aussi sa force

. Les-«-groupes-de-rencontre,

. La-démarche-ergologique, et je finirai là-dessus, propose d'organiser la rencontre des savoirs afin de dégager les « réserves d'alternative », autrement dit les pistes pour accompagner des organisations forcément inscrites dans le changement

, La confrontation « simple » de ces deux formes de savoir, en face à face, n'a pas d'issue. D'abord parce que très vite les rapports de pouvoir prennent généralement le dessus, mais aussi parce que les savoirs d'expérience ne sont pas, le plus souvent, formalisés et disponibles. Il faut donc prévoir un travail, un vrai travail pour qu'une rencontre féconde ait lieu. Il faut un « troisième pôle », qui favorise la rencontre des deux formes de savoir, en veillant d'abord à l'écoute réciproque et ensuite à la production d, On sait qu'il ne suffit pas de mettre face-à-face les savoirs disciplinaires ou d'organisation et les savoirs d'expérience issus de l'activité et des débats de normes

«. Le and . Ou-groupe-de-rencontres, est une illustration possible de la mise en place concrète d'un dispositif à trois pôles. Préconisé par l'approche ergologique, le GRT repose sur la dynamique des savoirs que l'on vient de décrire. Le GRT se réunit à propos d'une question qui intéresse tout le monde : cela peut être l'introduction d'un nouveau règlement intérieur ; la prévention des accidents du travail ; la formation des nouveaux salariés