J. Semprun and L. 'ecriture-ou-la-vie, Le Fer rouge de la mémoire, 1994.

L. Vercors, L. Armes-de, and . Nuit, de Minuit, 1946 et La Puissance du jour, 1951.

J. Amery, Par-dela le crime et le chatiment, essai pour surmonter l'insurmontable (Jenseits von Schuld une Suhne Bewaltigungsversuche eines Uberwaltigten), ed. Szezesny, p.8, 1966.

M. Ruiz-galbete and J. Semprún, réécriture et mémoire idéologique, dir. Paul Aubert, p.183, 2001.

, le journal s'etend sous forme de phrases synthetiques, voire coupees, du chapitre X au chapitre XV. Son apparition (son apparence ou sa forme plutot non?) est justifiee par le narrateur lui-meme, op. cit., p. 142 : « Le plus simple -et le plus clair aussi -consiste je crois a publier ici les notes que j

L. Vercors and . Tigre, , 1986.

J. Semprun and L. G. Voyage, 115 : « Mais le train roule et s'eloigne de Treves et il faut poursuivre ce voyage, et je m'eloigne du souvenir de ce soldat allemand dans la prison

. Ibidem, Le moment de la douche et de la desinfection a l'arrivee de Buchenwald revient ensuite a la conversation avec le gars de Semur, pp.128-128

, Je n'entendrais plus les reflexions du gars de Semur. -Elle n'en finira pas, cette nuit

. Ibidem, Et Absalon, Absalon ? Nous avons tranche la question en decidant que ce n'etait pas une question decisive. -Oh vieux, Plus tard, des annees plus tard, p.131

, Livre II : la mere sur la butte Montmartre (Alice), le lion et le lac (Edward), l'histoire de l'ecuyer qui perdit son anneau (Miss Virginia), la mere dans la cathedrale de Naumburg (Alice) incluant l'archange saint Michel et le mythe, Livre III : Pluton et Proserpine, les Enfers (Alice), la vie et les poemes de Michel-Ange (Gordon), sainte Theodora (Alice). Livre IV : Les Métamorphoses magiques de Lord Crenshaw

A. Doblin, Hamlet ou la longue nuit prend fin, op. cit., p. 293 : « Elle l'a refuse. Il l'a asservie

P. Ibidem, 349 : « La tete de Jean ? Elle soupirait, elle se tourmentait : elle ne s'y retrouvait plus. Ma faute envers Edward. Sur quel chemin l'ai-je conduit ?

. Ibidem, Elle n'avait pu, autrefois, le dissocier du sien : ''Alice'' et ''Theodora, p.332

J. Semprun, E. Paris, and . Gallimard, Le fer rouge de la mémoire, pp.575-578, 1980.

, Entretien avec Bernard Pivot, 27 septembre 1985, archives INA

A. Dans-un-livre-co-publie-avec-franck-apprederis and L. Ma-patrie, Entretiens avec Il m'a semble alors, dans le silence qui a suivi le recit du survivant d'Auschwitz, dont l'horreur gluante nous empechait encore de respirer aisement, qu'une etrange continuite, une coherence mysterieuse mais rayonnante gouvernait le cours des choses. De nos discussions sur les romans de Malraux et l'essai de Kant, ou s'elabore la theorie du Mal radical

A. Parrau, Ecrire les camps, pp.108-109, 1995.

. Vercors, Les Armes de la nuit, p.20

, Nous nous referons ici au concept de Grenzsituation developpe par Karl Jaspers

J. Semprun and L. G. Voyage, 148 : « -Mais non, je ne suis pas francais. Le visage du type s'eclaire. -C'est vrai, dit-il, j'oubliais. On oublie, avec toi

. De, 395 : « Oh non, merde ! J'avais passe quinze ans a essayer de ne pas etre un survivant, j'avais reussi a ne faire partie d'aucune association d'anciens deportes

J. Semprun and F. Sanchez-vous-salue-bien, Grasset & Fasquelle, 1993.

, Une recherche rapide sur Internet permet de verifier que ce sobriquet continue a lui etre attribue par ses detracteurs. ans plus tard, sur ''la region cruciale de l'ame ou le Mal absolu s'oppose a la fraternite, p.66

, Il decrit ses divers degres (fragilitas, impuritas, vitiositas ou corruptio) et la tendance humaine a commettre la faute (reatus). La mechancete d'un individu se determine selon si l, vol.67

, Gerard lui-meme oscille quelques fois dans la zone grise 69 : par exemple, lorsqu'il menace Nicolai d'un transport afin d'obtenir une entrevue avec son ancien professeur 70 , ou lorsqu'il obeit au parti en conservant au camp les elements que celui-ci juge utiles 71 . Force est de remarquer que la survie de Gerard a Buchenwald est conditionnee par son engagement et son attachement au communisme. Or, Le Grand Voyage est ecrit parce que ce meme systeme s'effondre, ou plutot, parce que Jorge Semprun en est expulse et emet de plus en plus de critiques au sein du PCE. Il n'aura alors de cesse de continuer a remettre en cause l'ideologie communiste au fil de ses publications. L'Ecriture ou la vie presente des scenes inedites, absentes du Grand Voyage ; par exemple, des echanges revelateurs avec certains camarades 72 . Ces informations contribuent en particulier a la demythification de l'ideal communiste, ce meme ideal qui avait pourtant soutenu le jeune Gerard durant toute la duree de sa detention. De meme, dans Quel beau dimanche!, on note des donnees nouvelles relevant presque du mea culpa, tel l'aveu de la lecture d'Une journée d'Ivan Denissovitch 73 par exemple -et donc l, puisque toutes les valeurs dites negativestuer, voler, mentir, etc. -font office de lois, voire de principes positifs, p.75

J. Semprun, Ecriture ou la vie, op. cit, p.768

E. Kant, La Religion dans les limites de la simple raison (Die Religion innerhalb der Grenzen der blo ßen Vernunft, p.1793, 1913.
DOI : 10.28937/978-3-7873-3317-2

URL : https://babel.hathitrust.org/cgi/imgsrv/download/pdf?id=hvd.hnnj1s;orient=0;size=100;seq=6;attachment=0

, L'exercice du libre-arbitre chez Kant ne signifie pas l'absence de regles. La possibilite de decider par soi-meme est possible meme dans le cadre de lois ou de maximes

. L'ecrivain, Auschwitz Primo Levi presente cette notion dans Les Naufragés et les Rescapés. La zone grise se definit comme l'espace concentrationnaire ou evoluent les « fonctionnaires-deportes », c'est-a-dire tous ceux occupant un poste dote d'un minimum de pouvoir. La zone grise etablit donc un systeme de complicite et de responsabilite entre gardiens et prisonniers, les premiers se dechargeant de certaines taches sur les seconds

J. Semprun, 746 : « Je me voyais lui parler ainsi, je m'entendais lui crier tout cela et je me trouvais assez ridicule. Assez infect, meme, de le menacer d'un depart en transport. Mais c'etait la regle du jeu et ce n

J. Semprun, !. , and O. , l'organisation clandestine internationale avait decide d'etablir une liste d'ouvriers qualifies qu, p.556

J. Semprun, On songe notamment au dialogue avec Anton, le bibliothecaire de Buchenwald, p. 774 : « J'essaie tout simplement de repousser l'idee que ses paroles suggerent. L'idee que la fin du nazisme ne sera pas la fin de l'univers des camps de concentration

A. , Nous aurons besoin de camps comme celui-ci pour cette tache, dit-il d'un air positif. ». Ou sa rencontre avec Nicolai, le jeune kapo russe, p. 778 : « Je ne comprends pas comment Nicolai peut a la fois avoir dresse le portrait du Grand Kapo

J. Lucia and . Cathala, , 1962.

J. Semprun, Quel beau dimanche !, op. cit, p.469

A. Doblin, Hamlet ou la longue nuit prend fin, p.359

, notamment ceux proposes par son oncle, car il n'y trouve aucun apaisement : Il dit : n'insiste pas, les choses sont comme elles sont, le mal est en toi

A. Doblin, , pp.249-250

F. Farago and C. Kierkegaard, , p.115, 2005.

A. Doblin, Hamlet ou la longue nuit prend fin, p.121

. Ibidem, , p.425

. Ibidem, , pp.493-494

, Distraire vient du latin distraho, ere, qui signifie rompre, separer, detacher de. Or, Gordon Allison n'a pas l'intention d'amuser son fils

. De, Cassirer 82 et plus generalement, le constat des ecrivains allemands de l'exil, tel Leon Feuchtwanger. L'ecriture de Doblin est aussi traumatique car elle se rappelle ; le motif de l'homo magnus, a travers la figure du proxenete et escroc Henry Mac Seecy, constitue une denonciation de la manipulation des foules. Dans les derniers chapitres, Alice est devenue voyante a Paris, sous la houlette du douteux Mac Seecy. Les yeux bandees, elle doit reconnaitre des signes distinctifs dans le public

, Ainsi son ami Jean-Jacques : « Quand reviendras-tu parmi les hommes ? Ou bien alors fais-toi moine 84 ! » ; ou encore, le constat inquiet du medecin : « Revenir d'Allemagne, et choisir ce... cet... ermitage 85 ! ». Or, c'est a travers et a cause de la convalescence de son esprit malade que Pierre Cange se met en quete d'une definition de l'homme. C'est pourquoi il en vient a recuser violemment toutes les definitions existantes. Tout comme Pierre renie trois fois le Christ, Pierre Cange refute les trois explications qui lui sont proposees 86 : l'argument religieux qui associe la figure du deporte au Christ crucifie -l'abbe rencontre au parc 87 -, l'argument moral -Maneon et Potrel justifiant l'acte de Pierre a travers le leur 88 -, et l'argument scientifique -l'operation du cerveau 89 -C'est paradoxalement une autre mystification, une «extraordinaire machination 90 », cette fois-ci instituee par Nicole, qui le fait reprendre pied. Tout comme Pierre a condamne son camarade du camp, Nicole lui impose de decider du sort de l'ex-prefet Broussard. Or, la subversion atteint son paroxysme

, meme sous la contrainte, la decision quant au jugement de Broussard semble claire, en tout cas pour les compagnons de Pierre, tel Madeon qui appelle a son execution 92 . Pourtant, Pierre retrouve sa « qualite d'homme » justement parce qu'il laisse s'echapper Broussard lors de incendie de l'asile ou celui-ci est retenu. Or, l'acte de Pierre n'est pas denue d'une certaine part de responsabilite dans les evenements qui s'ensuivent. En effet

. Dans-son-ouvrage-le-mythe-de-l'etat, The Myth of the State), publie en 1946, Cassirer s'interesse aux causes et a l'origine du nazisme. Il analyse de maniere tres critique les ideologies de son siecle, et en particulier le mythe nazi, qu'il percoit comme un tout organique prenant le dessus sur la pensee cartesienne et humaniste

L. Vercors, . Puissance, and . Jour, , p.162

. Vercors, Les Armes de la nuit, p.43

. Ibidem, , p.50

, que d'ailleurs Pierre ne reiterera pas avant sa rencontre avec les ex-membres de son reseau). Cependant, le silence accablant -et accable -de celui-ci ne peut servir d'argument

L. Vercors, Vous avez rassemble sur vous seuls les peches du monde, vol.121

, Maneon a suivi une logique utilitaire en choisissant de sacrifier un camarade deporte malade mais innocent, plutot que lui-meme. L'instituteur Potrel a commis un acte de sabotage qui a conduit a l

, Pierre Cange assiste a une operation a cerveau ouvert d'un eminent professeur de medecine. L'ignorance du patient face a l'evenement en cours lui enseigne la vacuite de la puissance traditionnellement attribuee a la fonction cerebrale

L. Vercors, . Puissance, and . Jour, , p.80

. Dans-le-tigre, Plon, 1986), l'ex-prefet Brossard est coupable d'avoir fait deporter une vieille dame a Auschwitz en la faisant passer pour juive

L. Vercors, 139 : « Mon opinion est claire. Il faut executer Broussard. Vous y viendrez tot ou tard, apres avoir coupe plus ou moins de cheveux en quatre

, Assassin philanthrope 96 , le Grand Tigre est remplace par « les cannibales », c'est-a-dire des individus egoistes et cupides, prets a sacrifier leurs semblables sans remords ; ce motif animal est repris et largement approfondi dans le dernier roman-essai de l'auteur, Le Tigre d'Anvers. Le Grand Tigre peut se definir comme une menace pour l'etre humain, et surtout son integrite, ce que Pierre Cange appelle sa « qualite?dqualite?d'homme, commettant des atrocites sur les habitants 93 . Cependant

, Il en est de meme pour Edward Allison, Gerard et Pierre Cange : une fois chez eux, plus ou moins reconcilies avec eux-memes, ils repartent sur les routes. Edward s'eloigne des siens, donne toute sa fortune aux oeuvres sociales et quitte la demeure familiale. Gerard s'engage dans le Parti Communiste Espagnol et accomplit des missions perilleuses, sous le sceau de la clandestinite et du danger. De meme, Pierre Cange applique son principe de resistance face au Grand Tigre en pourchassant Broussard en Espagne, et plus generalement en venant en aide aux Republicains persecutes. Sa perseverance manque de lui couter une nouvelle fois la vie ; apres une intervention particulierement perilleuse, et un sauvetage romanesque accompli une fois encore par Nicole, Pierre choisit la medecine comme voie de salut pour ses semblables et pour lui-meme. Chacun de ces auteurs fait preuve d'une condition et d'une conscience de l'exile. L'ecriture s'en ressent : puisque l'experience concentrationnaire a tente de faire disparaitre tous les systemes de valeurs possibles des societes, puisque l'exil a mis a mal l'identite, la culture et les reperes spatio-temporels, deux -Semprun et Vercors -prennent justement la plume a cause d'experiences vecues. Il est a remarquer que les personnages de ces oeuvres sont incapables de demeurer en place

L. Vercors, 261 : « On lui confia un groupe de commandos, formes en majorite d'anciens volontaires dans les Waffen-SS, qui se distinguerent rapidement par la brutalite de leurs expeditions

L. Vercors, . Puissance, and . Jour, , p.117

L. Vercors, . Puissance, and . Jour, , p.265

. Vercors, Zoo ou l'Assassin philanthrope, Avant-Scene Theatre n°316, 1978.