« Augustin et lʼusage du monde »
Abstract
La volonté s’exerce, selon Augustin, soit comme usage soit comme jouissance de ce qu’elle vise. Ces deux modalités sont constitutives de la moralité d’une vie : la vertu chrétienne repose sur un usus mundi qui réfère le créé à Dieu, tandis que le péché consiste à jouir du créé. Que signifie cet « usage du monde » ? Faut-il le prendre dans une acception instrumentale ? Ce n’est manifestement pas ce que choisit Augustin à propos du rapport droit avec soi-même ou autrui. Cette réserve est souvent analysée comme un effet de la seule prise en considération du statut particulier des êtres rationnels. Ici, on cherchera plutôt à y lire la complexité d’une relation qui, jusque dans le rapport aux corps, ne se borne pas à instrumentaliser le monde en vue de Dieu