, Gordon & Breach, 1989. 2. «Notateur» est le nom moderne de ce qui s'appelait jadis, et plus proprement, «chorégraphe». «Chorégraphe», au XVIIIe siècle, ne désigne nullement l'auteur d'un ballet

, Les deux fonctions ne s'excluent ni ne s'impliquent. A partir du moment où «chorégraphe» est venu se substituer à «maître de ballet», perdant ainsi sa signification purement graphique, il fallait bien inventer un nouveau terme capable de prendre en charge et d'isoler la dite signification. D'où le terme de «notateur». Sur l'usage des termes «cho-régraphe» et «maître de ballet» au XVIIIe siècle, voir Jean-Georges Noverre, Lettres sur la danse et les ballets, L'auteur du ballet, ou plus exactement l'auteur de ce qui dans un ballet relève de la danse, se nomme alors «maître de ballet», 1760.

R. Feuillet, Chorégraphie ou l'art de décrire la dance par caractères, figures et signes démonstratifs, avec lesquels on apprend facilement de soi-même toutes sortes de dances, 1979.

, ou encore l'article consacré par Cahusac à la «Chorégraphie» dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, où Cahusac mentionne la proposition d'un certain Favier. Sur le système en général, ses traductions anglaises, et son intégration aux différents traités de danse de l'époque (notamment The Art of Dancing de Tomlinson, 1735), voir Jean-Noël Laurenti, «La pensée de Feuillet», Quelques améliorations ou réaménagements furent cependant proposés, sans grand retentissement. Voir, par exemple l'Abrégé de la nouvelle méthode pour écrire pour toutes sortes de danses de ville de Pierre Rameau (1725), 1991.

, Recueil de dances composées par M. Pécour et mises sur le papier par M. Feuillet, Paris, Brunet, 1700, repris dans le fac-similé de la Chorégraphie, 1979.

, Recueil de contredances mises en chorégraphie d'une manière si aisée que toutes personnes peuvent facilement les apprendre, p.1706

L. Voir and . Encore, les Lettres sur la danse (lettre XIII, édition de Stuttgart, 1760; lettre XXV, réédition Lieutier, 1952) où Noverre, outre des arguments visant le principe même de la notation

A. Hutchinson-guest, , pp.183-184

, On trouvera un exposé défi-nitif et exhaustif du système dans le Dictionary of Kinetography Laban, Plymouth, Macdonald & Evans, 1979, élaboré par Albrecht Knust, élève et collaborateur de Laban, et, de façon plus accessible, Il commence à élaborer son système de notation du mouvement dans les années 1920-1930 en Allemagne. Les principes de base donnent alors lieu à deux publications: Choreographie, Iena, Eugen Diederich Verlag, 1926.

J. Hodgson and V. Preston-dunlop, , 1991.

V. Preston-dunlop, R. Laban, ;. Ou-encore, V. Maletic, . Space et al., Sur les liens entre Laban et l'Etat nazi de 1933 à 1936, voir Laure Guilbert, Danser avec le IIIe Reich. Les danseurs allemands sous le nazisme, Bruxelles, Complexe, 2000. 10. «Avec mon ami Knust, j'ai écrit la partition d'une pièce rassemblant un millier de participants, et envoyé la notation dans les soixante villes dont étaient issus les participants. Comme nos partitions avaient été étudiées par les soixante groupes locaux, l'ensemble des participants fut à même de danser ensemble dès la première répétition, non seulement les grandes lignes, mais la chorégraphie dans tous ses détails, 1987.

, Encore une fois, nous ne visons que l'impossibilité historique, et sans doute conceptuelle, de leur réelle intégration aux pratiques. 12. «L'introduction d'un système notationnel pour la danse signifierait une révolution dans la production et l'exécu-tion. Les danseurs ne seraient plus limités à l'étude et à l'exécution de leurs propres inventions, ou obligés de s'en remettre à l'imagination du maître de ballet qu'ils auraient sous la main. Les danseurs pourraient faire leur choix parmi les innombrables oeuvres d'auteurs chorégraphes de talent avec lesquels ils n'auraient pas de lien personnel, En parlant d'échec, nous ne visons nullement la capacité descriptive des systèmes notationnels: la notation Feuillet comme la cinétographie

L. Sur-ce, D. Guilbert, . Le-iiie, and . Reich,

, Sur l'attribution à Beauchamps de la paternité du système Feuillet, voir Jean-Noël Laurenti

O. Feuillet» and J. , Guilcher «André Lorin et l'invention de l'écriture chorégraphique», Revue d'histoire du théâtre, 3e trimestre 1969. La paternité de Beauchamps semble si évidente que Laban, par exemple, ne se réfère jamais au système autrement qu'à travers le double nom de Beauchamps-Feuillet (voir par exemple, Principles of Dance and Movement Notation

, Sur ce point, voir les Lettres patentes du Roi pour l'établissement de l'Académie Royale de Danse en la ville de Paris, mars 1661, reproduites in Mark Franko, Dance as text. Ideologies of the baroque body, 1993.

, On répondra que la répétition sérielle des oeuvres chorégraphiques, étant encore fondée sur un partage entre propriétés essentielles et contingentes, et non sur la reproduction mécanique des traits singuliers d'un prototype

. Cependant, histoire matérielle des filiations et qu'il lui est pour ainsi dire incorporé, il n'est pas non plus possible de parler d'allographie. Bref, comme nous le disions plus haut, l'oeuvre chorégraphique n'est ni autographique, ni allographique. 17. «Figure, est de suivre un chemin tracé avec art» (Chorégraphie, op. cit

, Tous les pas qui se font sans tourner ou qui tournent un tour entier, on tiendra le Livre avec les deux mains par les deux côtés, mais quand il faudra tourner un quart de tour, un demi tour, ou trois quarts de tour, il sera nécessaire de prendre plus de précaution, attendu qu'il est difficile de tourner sans que le Livre tourne aussi, ce qu'il faut absolument éviter, car si le Livre sort de sa situation, il sera impossible de connaître les pas qui seront écrits» (Chorégraphie, op. cit, «De la manière que l'on doit tenir le Livre pour déchiffrer les Dances qui seront écrites. Il faut savoir que chaque feuillet sur lequel la Dance est écrite représente la Salle où on dance, dont les quatre côtés en représentent les quatre côtés, savoir le haut du feuillet représente le haut de la salle, le bas du feuillet représente le bas de la salle, p.9

, chap. 4 et 5. 25. Les basses-danses furent en usage depuis le début du XVe jusqu'au milieu du XVIe siècle. Elles reposent sur cinq pas de base (révérence, simple, double, branle, reprise), que l'on abrège par les lettres suivantes: R, s, d, b, r. On peut alors noter les danses en combinant simplement les lettres. Ce système de notation, présent dans le Manuscrit des basses-danses de Marguerite d'Autriche (1460, reproduit par l'American Library of Congress), se retrouve également dans un imprimé anonyme de la fin du XVe siècle: L'Art et Instruction de bien dancer, Nous reprenons ici deux des critères proposés par Nelson Goodman dans sa théorie de la notation, et qu'il applique lui-même localement à la notation Laban, 1990.

O. Chorégraphie, 27. «Pour poser les signes en leurs lieux et places, il faut auparavant reconnaître le Pas en ses trois parties, savoir son commencement, son milieu et sa fin» (Chorégraphie, op. cit, p.13

J. Voir and . Laurenti,

, Les Mots et les Choses, Paris, Gallimard, pp.76-77, 1966.

. Ibid, V. I. Iii, . «mathesis», and . «taxinomia»,

, Voir Harmonie universelle, 1636, Traité des chants, Proposition XXII: «Je dis premièrement que l'on peut faire des ballets qui représenteront et enseigneront l'Astronomie.» Cette fonction repré-sentative et didactique du ballet permet par ailleurs de considérer la danse comme une réelle langue universelle: «A quoi j'ajoute que [les danses] par lesquelles on représentera les sciences et les Arts libéraux, seront aussi bien reçues et entendues des Chinois et de toutes les autres nations que les Français, et conséquemment elles pourront servir d'une langue commune, retrouve dans à peu près tous les traités de danse, depuis la fin du XVe siècle jusqu'à Ménestrier (Des ballets anciens et modernes selon les règles du théâtre

. Louis-de-cahusac, L. Traité-historique-de-la-danse, and . Haye, Sur le concept de «danse en action» chez Cahusac, voir Catherine Kintzler, «La danse, modèle d'intelligibilité dans l'opéra français de l'âge classique»

. Noverre, Nous citerons désormais les Lettres dans la numérotation et la pagination de la réédition Divoire, Lieutier, 1952. 34. Ibid., lettre I, «Renaissance de l'art de la danse», Lettres sur la danse et les ballets (lettre X, édition de Stuttgart, 1760; lettre XXII, réédition Lieutier, p.37, 1952.

, «J'appris à la danse muette à articuler; à exprimer les passions et les affections de l'âme.» Ibid., lettre I. 37. Ibid., lettre XVI, «Défaut de nos premiers ballets», Des ballets anciens et modernes selon les règles du théâtre, p.113

. Cahusac, Traité historique de la danse, op. cit., seconde partie, Livre III, chap. IV, «Vices du grand ballet», p.47

L. Merleau-ponty and P. Paris, Le tracé purement visuel exige que nous nous représentions l'itinéraire en vue cavalière, d'un point de vue qui n'a jamais été le nôtre quand nous le parcourions, que nous soyons capables de transcrire une mélodie cinétique en diagramme visuel, d'établir entre l'un et l'autre des rapports de correspondances réciproques et d'expression mutuelle.» Je remercie Maël Renouard pour la référence, ainsi que pour ses précieuses indications sur la géométrie des projections au XVIIe siècle (voir, sur ce point, Maël Renouard, «Le point de vue de Sirius et la cartographie du visible», Historicité et Spatialité, 1942.

. C'est, Noverre lui-même qui emploie le terme de «géométral» pour caractériser la représentation de l'espace adoptée par la notation Feuillet. Voir Lettres sur la danse et les ballets (lettre XIII, 1952.

L. Voir-elizabeth-mcgowan, . Paris, ;. Editions, M. Ii, and . Franko, Nous soulignons. Voir aussi p. 95: «Je dis donc que lorsque dans une dance on dance dans quelque espace de temps dans une même place, on ne doit plus regarder le chemin que comme le conducteur des Pas et non de la Figure; mais quand la Dance va toujours et ne reste point en place, pour lors on doit regarder le Chemin non seulement comme le conducteur des Pas, mais encore de la Figure.» Pour ce qui est du lien entre le chemin et la mesure musicale, voir p. 87: «Les Mesures des Dances seront marquées comme on les marque à la Musique, c'est-à-dire par des petites barres coupant le Chemin en travers qui représentent les même barres qui tranchent les cinq règles de la Musique, dont les entre-deux seront autant de mesures.» Document téléchargé depuis www.cairn, Dance as text. Ideologies of the baroque body, pp.141-142, 1961.

. Lettres and . Xiii, Hormis le premier paragraphe et le vers, nous soulignons. 41. «Le personnage le plus recommandable de la Chine est celui qui sait une plus grande quantité de mots. L'érudi-tion de ce Pays n'effleure pas même les choses. Un lettré passe sa vie à mettre, à arranger dans sa tête un nombre immense de paroles isolées, et les savants de la Chine déclarent qu'il est savant. Je crois voir un homme qui ayant dans sa main la clef du Temple des Muses, consume ses jours et toute son adresse à la tourner et à la retourner sans cesse dans sa serrure, sans oser jamais toucher au ressort. Tel est notre meilleur danseur» (Traité historique de la danse, op. cit., seconde partie, livre IV, chap. 4, p. 129). «Un Maître Ecrivain est un expert qui enseigne à faire des lettres. Un maître à danser est un artiste qui montre à faire des pas. Le premier n'est pas plus éloigné de ce que nous appelons dans la Littérature, un Ecrivain, pp.97-98

. Lettres and . Xxii, 44. «Que mes confrères se persuadent que j'entends par gestes les mouvements expressifs des bras soutenus par les caractères frappants et variés de la physionomie», 43. Ibid, vol.II, pp.188-189

. Ibid and . Xxv,

. Ibid and . Xxv, Hormis «Chorégraphie», nous soulignons. 48. Ibid. Nous soulignons. 49. Ibid. 50. Ibid, Hormis «chorégraphiquement», nous soulignons. 52. Ibid., XXV, p. 230. Hormis «chorégraphie» et «costume», nous soulignons, pp.231-232

, IX et XI; Modern Educational Dance, Londres, MacDonald & Evans, 1948, trad. fr., La Danse moderne éducative, Voir Principles of Dance and Movement Notation, vol.54, p.19, 1956.

L. Danse-moderne-Éducative and O. , Nous soulignons. 56. Ibid, Nous soulignons, p.63

, Nous soulignons. La traduction proposée par Jacqueline Challet-Haas et Jean Challet a pris le parti de traduire le difficile mood tantôt par «expression», Nous soulignons, vol.2, p.64, 1999.

, The Mastery of Movement, 1950, trad. fr., La Maîtrise du mouvement, Nous soulignons, p.34, 1988.

, Sur les graphes d'«effort», voir Effort, en collaboration avec F. C. Lawrence, 1948.

, La Danse moderne éducative, pp.74-104

L. Maîtrise-du-mouvement and O. , Les actions de base résultent de la combinaison de trois facteurs seulement: poids, temps, espace. Le flux s'y adjoint de manière accessoire. Voir La Danse moderne éducative, vol.62, pp.75-77

, Sur la discontinuité sémantique et graphique comme critère de la notation, nous nous permettons de renvoyer encore une fois aux analyses de Nelson Goodman dans Langages de l'art