, jusque là segmentée en familles closes, pourrait constituer le socle théorique le plus solide de l'éthique des droits de l'homme. De son origine paradoxale, c'est à dire l'incarnation du Christ qui renverse le sacré et comble le fossé entre l'extériorité divine et les croyants qui y projettent le dépassement de leurs limites, le christianisme a fondé une dynamique historique. Chaque époque a cherché à enfermer l'irrésistible dévoilement que constituent le message et la personne du Christ dans l'impératif d'une vérité orthodoxe et extérieure. Aucune n'y est arrivée, si ce n'est en faisant progressivement et douloureusement advenir une intériorisation de l'invention chrétienne : l'immixtion du divin en l'homme qui permet à chacun de posséder

, à la suite d'une application mal comprise ( ?) de l'Aufklärung, elle-même pourtant incompréhensible sans la dialectique du christianisme. L'Occident est passé du dévoilement au dévoiement, s'imposant un positivisme absolu dérivant bientôt vers une objectivisation scientifique et politique d'abord, économique ensuite et désormais relationnelle : au final, les droits de l'homme, sans fondement transcendant, naviguent entre cynisme et hypocrisie, ce que Liogier appelle le schizo-humanisme. Le christianisme mondialisé, en réponse à ce dévoiement, aurait tous les outils pour répondre pleinementgrâce à la capacité qu'il apporte à chacun d'intérioriser sa responsabilité ontologique et simultanément sa souveraineté -à la demande individuelle de transcendance en même temps qu'à la demande collective de finalité sociale universelle, Les détours violents, l'oppression spirituelle et intellectuelle, les divisions, contradictions et synthèses perpétuelles de cette religion, ont pu un temps aboutir dans la modernité occidentale au refus de transcendance