, Marius Vachon mais aussi, bien plus écouté au début du siècle, Camille Mauclair et d'autres critiques épaulés par la mouvance néo-traditionniste liée à Maurice Denis, trouvent les raisons de la faiblesse française dans le «démocratisme» libéral et bourgeois post-révolutionnaire et dans la suppression des corporations 8 : «le secret de l'art industriel et décoratif français gît dans cette tombe -affirme Mauclair -et rien n'en est resurgi» 9 . A la place d'un Trianon, de son «harmonie absolue» où l'on reconnaît «la cohésion d'un âge corporatif, Munich en 1908 et 1911. La puissante unité du Werkbund ne peut alors que lui laisser présager le «Sedan» artistique et commercial d'une prochaine confrontation 7 . Reprenant de vieilles argumentations

, Art social réunit en quelques lignes les ressorts essentiels du débat dont nous venons de retracer l'un des aspects : «Pourquoi n'avons-nous pas une aristocratie qui donne le ton pour les arts du meuble etc.? Ce n'est pas les universités populaires et les conférences faites au peuple sur la beauté qui le rendront esthète ou esthéticien. Il s'en f? Ce qui le passionne, c'est le café-concert ou les inventions mécaniques. S'il achète des objets usuels, il choisit toujours à égalité de prix les plus laids

, le débat continue dans les mêmes termes mais sur un ton durci pendant les années 1910, pour se poursuivre au-delà de la Guerre, jusqu'aux années de la nouvelle défaite. L'Art nouveau n'aura été qu'une courte parenthèse pendant laquelle certains artistes (et ceux qui les ont soutenus) ont cru pouvoir trouver un style moderne sans faire table rase du passé, «Arts pour tous» versus élitisme, cosmopolitisme versus tradition nationale, modernisation des mécanismes productifs versus néo-corporatisme : inauguré dans les années qui suivent 1870

[. Anonyme and . Carabin, «Rapport présenté au nom de la Délégation envoyée par la Ville de Paris au 2e Congrès de l'Union Provinciale des Arts Décoratifs à Munich», L'Art et les Métiers, vol.3, pp.62-67, 1909.

, Cf. aussi les réponses aux enquêtes de 1902, 1910 et 1914: Anonyme, «L'idée de corporation, pp.2-5

P. Forthuny, Enquête sur l'art décoratif et sur la crise de l'apprentissage», Le Matin, 1910.

G. Janneau, H. Paris, E. Dunod, and . Pinat, , vol.154, p.pp, 1914.

C. Mauclair, Trois crises de l'art actuel, vol.10, p.252, 1906.

M. Denis-;-r, . Marx, . France, E. Paris, and . Fasquelle, , pp.227-228, 1913.