L'attentat de Piazza Fontana (12 décembre 1969). Paroles de Pier Paolo Pasolini, Dario Fo, Giorgio Boatti
Résumé
Le 12 décembre 1969 à Milan, Piazza Fontana, une bombe explose à la Banca dell’Agricoltura, faisant seize morts et des dizaines de blessés. Les “coupables” aussitôt désignés sont les anarchistes, et le soir même le cheminot Giuseppe Pinelli est arrêté. Quarante-huit heures plus tard, il tombe “accidentellement” de la fenêtre du bureau où il était interrogé, situé au quatrième étage du commissariat de police. Suicide, affirme la version officielle des faits.
Dans les jours qui suivirent le drame, Pier Paolo Pasolini, répond immédiatement, avec "Patmos", réécriture poétique de l’Apocalypse de Jean. Il reviendra sur les faits cinq ans plus tard, à la suite de nouveaux attentats, avec un article du "Corriere della sera" dont l’incipit, "Io so", est demeuré célèbre. En décembre 1970, pour le premier anniversaire de l’attentat de Piazza Fontana, Dario Fo met en scène "Morte accidentale d’un anarchico". Le journaliste et essayiste Giorgio Boatti, lui, prendra le temps d’effectuer une minutieuse enquête-analyse de l’affaire et publiera en 1993 un ouvrage très richement documenté, "Piazza Fontana. 12 dicembre 1969 : il giorno dell’innocenza perduta".
Tous trois ont réagi par écrit, conformément à leur “métier”, mais en recourant à trois genres littéraires différents, trois domaines hybrides du fait de la manière dont ils les ont traités : le pastiche ou le pamphlet (Pasolini), le théâtre comico-grotesque (Dario Fo) et l’essai à mi-chemin entre document et roman (Boatti). Tous trois dénoncent une violence d’État qui s’inscrit dans la “stratégie de la tension” dérivée de “l’autunno caldo” de 1969.
Domaines
Littératures
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...