, faire finir la comédie aussi bien qu'il aurait pu le faire, c'est-à-dire avec la réconciliation de la belle-mère et de la belle-fille ; il répond que dans la vie, malheureusement, il est fort rare que les deux s'entendent). Dans La bottega del caffè il a eu davantage confiance en la raison des hommes. Mais, comme on sait, il est bien difficile qu'un joueur invétéré s'amende aussi rapidement (Dans Il giocatore la bonne résolution est plus crédible

. Le, On se rappelle la dernière scène de l'acte I où, après une violente dispute avec Eugenio durant laquelle elle l'a menacé de retourner chez son père, elle part en déclarant à son époux qui continue à la maltraiter en paroles : « Vado, vi obbedisco, perché una moglie onesta deve obbedire anche un marito indiscreto ». Quant à Ridolfo, ses sermons sont de plus en plus lourds et finissent par devenir insupportables, des discours de morale. Au lieu de disséminer la bonne parole à travers des personnages qui ne sont pas à cent pour cent positifs, comme il l'a fait dans d'autres pièces, Goldoni l'a concentrée dans deux êtres trop parfaits. Vittoria est le prototype de l'épouse martyre, vol.20

, ce rôle est souvent dévolu à Pantalon ; or ce dernier est âgé, il parle en vénitien, et donc dans une langue pittoresque qui permet à ses discours de mieux « passer » ; et puis il n'est jamais tout parfait, il a toujours quelques petits travers, Il souligne trop ce qu'il fait, pour quelles raisons il le fait, dans quel but? Dans les autres comédies

. Le, Et donc, libéré de la langue trop longue de Don Marzio, le quartier devrait enfin pouvoir vivre en paix. Or le chef d'accusation majeur, le délit qui provoque le bannissement de Don Marzio, c'est d'avoir, par étourderie, dénoncé Pandolfo à la police. Certes, on ne peut que louer l'esprit de solidarité des habitants d'un quartier qui considèrent comme l'un des leurs même un tenancier proposant aux tricheurs des cartes truquées. Mais c'est une accusationprétexte, qui sent le faux, d'autant plus que, quelques minutes auparavant, on a vu les gens se réjouir d'être libérés de ce malhonnête voisin. Bien sûr, on comprend l'intention voilée de Goldoni : signifier que la noblesse désargentée, prétentieuse et oisive, est un poison pour la ville et qu'il faut l'extirper