M. Etterbeek, , 2012.

, Ces poèmes ne produisent rien d'autre que le devenir de la langue lui-même. Ils le rendent possible là où la (re)territorialisation de la langue l'empêcherait. Ce caractère immanent du devenir, en ce sens qu'il n'a pas, dans les poèmes de Calmel et de Hp Process, d'autre objet que de se produire en lui-même, forme « un bloc qui file suivant sa propre ligne, Amay, L'Arbre à Paroles, 2017. l'on qualifiera de protéiforme ou de multidimensionnel en ce qui concerne les poèmes immersifs de Hp Process et de Calmel, p.292

, On dira que l'indiscernabilité (l'asignifiance), l'imperceptibilité (l'anorganique) et l'impersonnalité (l'asubjectif) sont la fin immanente du devenir poétique (p. 342) de la langue. Le poème constitue la « fonction-bordure

. Dans-les-poèmes-d'el-hakmaoui, Par la multiplicité de flux sémiotiques qu'il fait entrer dans la langue, le poème, au contraire, peuple la langue. Et, dans le cas d'El Hakmaoui, c'est l'arabe qui s'emplit d'une « ritournelle » (p. 368) faite de tous les flux sémiotiques et linguistiques : des icônes du starsystem hollywoodien 8 aux symboles rances de la vie quotidienne (Mc Donald et hamburgers, télé-réalité et média de masse?), du capitalisme, du post-colonialisme 9 , en passant par toutes les formes de babélisation de l'arabe. Ce « fonctionnement rhizomatique, des flux sémiotiques et linguistiques dans l'arabe, rendu, selon El Hakmaoui, à tous les carcans culturels et idéologiques, provoque un « effet, p.408

, Ce territoire autre, qui n'est autre que le poème, est un espace déconnecté ou plutôt de connexions indéterminées dans la langue, Des ritournelles des flux sémiotiques et linguistique dans l'arabe se forment alors dans les « marges de liberté » que le poète arrache aux codages et aux surcodages

, 598) de production de toutes les heccéités de la langue ; le constituer comme l'espace lisse, c'est-à-dire vide de toutes les connexions préet surdéterminées ; faire qu'il survienne en actes, dans la langue, comme un événement ou une transformation incorporelle, fait du poème l'espace-temps d'une riposte (p. 601) dans la langue. Non pas contre la langue, mais depuis la langue et contre ce qui l'asservit et en fait un simple mode d'assujettissement. Ou, pour le dire autrement dit, c'est faire du poème l'espace vivifiant de toutes les « connexions révolutionnaires, p.591