Des droits à part (entière) ? La justiciabilité inaboutie des droits sociaux en droit constitutionnel français - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Les Cahiers de droit Année : 2020

Des droits à part (entière) ? La justiciabilité inaboutie des droits sociaux en droit constitutionnel français

Résumé

As in many other countries, a culture of injusticiability of social rights has long prevailed in France. The dominant conceptions have excluded the possibility that these rights can — and should — be applied and upheld by judges. Two pervading beliefs among the legal community have played a decisive role in this : the belief that human rights fall under subjective law, while social rights do not, and the presumed impossibility for judges to have these rights implemented by the public authorities. Since the 1970s, the French Constitutional Council has applied all of the texts mentioned in the French Constitution of 1958 and the 1946 preamble to determine the constitutionality of French laws. The justiciability of social rights is therefore indisputably set out in the Constitution, but this has not been sufficient to dispel doubts about social rights’ true nature as fundamental rights.
Al igual que en muchos países, en Francia ha prevalecido durante mucho tiempo una cultura de injusticiabilidad de los derechos sociales : las representaciones dominantes han excluido que tales derechos puedan y deban ser aplicados y protegidos por un juez, independientemente de cualquiera que fuese. Existen dos creencias infiltradas en el medio jurídico, y que han jugado un rol decisivo en este sentido : la asimilación de los derechos del hombre al modelo de derecho subjetivo — en el cual los derechos sociales serían, en cambio, irreductibles — y la supuesta imposibilidad por parte del juez de poder coaccionar los poderes públicos para la implementación de los mismos. A partir de los años 70, el Consejo Constitucional lo ha aplicado en el marco del control legal, así como en el conjunto de textos a los cuales se remite la Constitución francesa de 1958 y al preámbulo de 1946. Existe entonces una forma incontestable de justiciabilidad de los derechos sociales enunciados en este último texto, que sin embargo, no ha permitido disipar todas las dudas en cuanto a su naturaleza verídica de los derechos fundamentales.
Comme cela a été le cas dans de nombreux pays, une culture d’injusticiabilité des droits sociaux a longtemps régné en France : les représentations dominantes excluaient que de tels droits puissent et doivent être appliqués et protégés par un juge, quel qu’il fût. Deux croyances imprégnant les milieux juridiques ont joué un rôle décisif en ce sens : l’assimilation des droits de la personne au modèle du droit subjectif — auquel les droits sociaux seraient en revanche irréductibles — et l’impossibilité supposée pour le juge de contraindre les pouvoirs publics à la mise en oeuvre de ces derniers. À partir des années 1970, le Conseil constitutionnel a fait application, dans le contexte du contrôle de la loi, de l’ensemble des textes auxquels renvoie la Constitution française de 1958, dont le préambule de 1946. Il existe donc une forme incontestable de justiciabilité des droits sociaux énoncés dans ce dernier texte, qui n’a cependant pas permis de dissiper tous les doutes quant à leur nature véritable de droits fondamentaux.
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hal-03094444 , version 1 (08-05-2021)

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Citer

Laurence Gay. Des droits à part (entière) ? La justiciabilité inaboutie des droits sociaux en droit constitutionnel français. Les Cahiers de droit, 2020, Culture juridique des droits de la personne et justiciabilité des droits sociaux: nouvelles perspectives, 61 (2), pp.397-425. ⟨10.7202/1070650ar⟩. ⟨hal-03094444⟩
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