Les paysans drômois devant les parlers locaux - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Ethnologie française Année : 1973

Les paysans drômois devant les parlers locaux

Résumé

In Drôme, as is the case elsewhere, local dialects are regressing. They are limited to certain areas of social life and are really used only by farmers over sixty or sixty-five. But sociological and psycho-ethnical factors contribute to complicating and disturbing the rational process of the disappearance of these dialects. Children, whose only native tongue is French and to whom the local dialect seems incongruous, are nonetheless more or less strongly impregnated with local speech, essentially because of the fact that their grandparents live with them. Adults nearing old age sometimes begin once again. — or even merely begin — to speak the patois of their childhood. The most dynamic, forwardlooking farmers are also the ones who are the most interested in local dialect. Thus, in Drôme, it is often possible to make dialectological studies by generation. Although the pressure of the French language is stronger than ever, and although the current evolution of traditional rural structures is not conducive to the maintenance of local dialects, there are indubitably « braking » phenomena which are partially due to a need for maintaining a cultural identity, which is constantly threatened. This article merely provides a brief study of these phenomena, a study which ought to be further developed within an interdisciplinary framework.
Dans la Drôme les parlers locaux sont en régression comme ailleurs : limités à certains secteurs de la vie sociale, ils ne sont réellement en usage que chez les paysans de plus de 60-65 ans. Mais des facteurs d'ordre sociologique et psycho-ethnique viennent compliquer et contrarier le processus rationnel de disparition de ces parlers. Les jeunes, pour qui le français est la seule langue maternelle et pour qui le patois semble quelque chose d'incongru, sont malgré tout plus ou moins fortement imprégnés par cet idiome, en raison essentiellement de la cohabitation avec les grands-parents ; en approchant de la vieillesse les adultes se remettent parfois, ou même se mettent, à parler le patois de leur enfance ; les paysans les plus dynamiques et les plus tournés vers l'avenir sont aussi parfois ceux qui s'intéressent le plus aux parlers locaux... Ainsi des études dialectologiques par génération sont-elles souvent possibles dans la Drôme. Bien que la pression du français soit plus forte que jamais et que l'évolution actuelle des structures traditionnelles du monde rural soit peu favorable au maintien des parlers locaux, il existe incontestablement des phénomènes de freinage qui pour une part relèvent du besoin de sauver une identité culturelle bien compromise. Le présent article ne fait qu'amorcer l'étude de ces phénomènes qui devrait être poursuivie dans un cadre interdisciplinaire.

Mots clés

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Dates et versions

Identifiants

  • HAL Id : hal-03144103 , version 1

Citer

Jean-Claude Bouvier. Les paysans drômois devant les parlers locaux. Ethnologie française, 1973, 3 (3/4), pp.229-234. ⟨hal-03144103⟩
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