L’épreuve de la vérité et de soi dans la philosophie de Descartes. L’épreuve de l’évidence
Abstract
L'énoncé du premier précepte de la méthode telle qu'elle est exposée dans le Discours en 1637 commence ainsi : « Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle » (AT, VI, p. 18). Cette formulation se réduirait à une stricte tautologie, si nous omettions l'adverbe « évidemment ». Car il désigne ici l'expérience de l'évidence intellectuelle, représentation entièrement claire et distincte au point d'être indubitable, comme étant l'unique condition nous assurant de la connaissance de toute vérité. L'évidence se présente ainsi comme le point de mire de l'entreprise cartésienne de la recherche de la vérité et le coeur de la doctrine de la connaissance qui lui correspond. Si ce qui se joue dans l'expérience de l'évidence est clair en ce qu'il en va de l'accès à la vérité par l'usage de la lumière naturelle de notre entendement, reste à déterminer de quel type d'expérience il s'agit concrètement. Notre question est donc la suivante : qu'est-ce que l'expérience cartésienne de l'évidence ? En quoi peut-on avancer qu'il s'agit d'une épreuve de la vérité non pas au sens où rechercher la vérité nous éprouverait, ni encore-et à l'inverseau sens où nous mettrions la vérité à rude épreuve, ou encore au sens où nous l'évaluerions, mais tout simplement au sens où elle s'éprouve dans une forme d'immédiateté ?
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