Bombe atomique - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2000

Bombe atomique

Résumé

«Il devient humainement impossible de penser que la guerre soit, en notre ère atomique, le moyen adéquat pour obtenir justice d’une violation de droit», Jean XXIII, Pacem in Terris, 71.La question de la guerre A.B.C (atomique, biologique,chimique) est à l’origine d’une inflexion forte de la doctrine catholique de la guerre juste.Il fut un temps possiblepour Pie XII(le début des années 1950) d’envisager quemême les armes nucléaires, danscertaines situations, pourraient remplir les critères d’une guerre juste, à condition de ne pas être employées contre les populations civiles et contre des villes entières.Cette position est sous-entendue dans sondiscours aux membres de Pax Christi, le 13 septembre 1952. Maisbien vite l’impossibilité évidente de rendre sélective ou proportionnée l’arme A.B.C pousse Pie XII à la juger inacceptable et inadmissible (Discours du 30 septembre 1954 à l’Association médicale mondiale). Pie XII en appelle alorsau désarmement général, à la renonciation aux expériences avec des armes nucléaires et à l’emploi de telles armes (discours de Noël 1955).PourtantPie XII acceptele principe de la dissuasion nucléaire comme un moindre mal, sans doute à cause desa possession parl’URSS, principe repris par Jean XXIII dans Pacem in Terris, 71 et par la Constitution Gaudium et Spes, 81-4 duConcile Vatican II...Cependant L’encyclique Pacem in Terriscomme la Constitution Gaudium et Spes, condamnent de façon solennelle, l’usage, même défensif de l’arme nucléaireet condamnent de manière radicale l’emploi de tout type d’armes d’anéantissement des masses. Ces textesen appellent égalementà une immédiate cessation dela course aux armements, à un désarmement atomique completet à la fin des tests nucléaires.Le Saint-Siège adhérera en 1971 au Traité de non-prolifération des armes nucléaires.Malgré ce, au moment dudébat sur les euromissilesen 1982, Jean-Paul II a déclarécomme toujours pertinente la position de «tolérance provisoire» accordée en 1965 à la dissuasion nucléaire par le ConcileVatican II.En même temps, Jean-Paul II a particulièrement insisté sur l’objectif dudésarmement nucléaire total, pour le jour où lesconditions politiques le rendraient possible:«Promettons ànos frères en humanité de travailler sans nous lasser au désarmement et à la condamnation de toutes les armes atomiques»(Discours à Hiroshima, 25 février 1981). Cetobjectif est devenu définitifavec la fin de la guerre froide, qui a entraînéuneprolifération du trafic nucléaireet la potentialité d’un usage nucléaire terroriste.La «tolérance provisoire» a été abandonnée.C’est le sens du discoursde Mgr Martino, obsevateur permanentdu Saint-Siège à l’ONU, en octobre 1993: «La dissuasion nucléaire constitue(désormais)un obstacle au désarmement nucléaire authentique».

Domaines

Histoire Religions
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03244916 , version 1 (01-06-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03244916 , version 1

Citer

Blandine Chelini-Pont. Bombe atomique. Christian Mellon. L’éthique de la dissuasion nucléaire: L’Eglise catholique a changé, pp.12-19, 2000, Défense nationale. ⟨hal-03244916⟩
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