Design & Cinéma. Accessoires et scénarisation - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Cours Année : 2023

Design & Cinéma. Accessoires et scénarisation

Résumé

Quel rôle joue le design dans le cinéma ? Les objets sont présents dans la narration, dans les récits. On peut les décrire. « Tout récit comporte en effet, quoique intimement mêlées et en proportions très variables, d’une part des représentations d’actions et d’événements, qui constituent la narration proprement dite, et d’autre part des représentations d’objets ou de personnages, qui sont le fait de ce que l’on nomme aujourd’hui la description. » (Genette, 1966, p. 156.) Le cinéma montre l’environnement. Il s’en sert : le design est présent, de manière « résiduelle », dans chaque image de cinéma. Le design est un élément diégétique à part entière. « Au lieu qu’il manie directement des symboles abstraits comme l’écrivain, le cinéaste a d’abord affaire à des objets réels, de telle sorte que la formation d’un récit filmique, non seulement va effectivement du concret à l’abstrait, mais encore laisse toujours subsister un résidu de “concret sensibleˮ » (Chateau, 1983, p. 122.) Le design est un des éléments du récit considéré comme une activité « productrice de mondes » (Chateau, 1983, p. 126). « [Il y a] l’objet trouvé, c’est-à-dire tout ce qui permet au cinéma de choisir un objet, de le montrer efficacement, de le rendre expressif ; l’objet utile, c’est-à-dire tout simplement l’objet mis en scène, devenu accessoire de la dramaturgie ; enfin, l’objet investi, soit l’objet devenu signifiant (par métaphore ou autrement). À ces trois espèces d’objets filmiques, on oppose le cas, plus abstrait et plus rare, où un film cherche dans l’objet ce qui relève de la choséité, de la “chose en soiˮ, par définition inatteignable à notre perception et à notre intellection, mais que l’on peut évoquer ou suggérer par un travail d’ordre figuratif. » (Aumont, 2003) « [Les] formes primaires non représentatives, regroupées par É. Souriau sous la qualification d’arabesques, ont le pouvoir d’engendrer la capacité diégétique à construire un monde et à lui donner force de présence et de vie. La puissance performative et inchoative de l’arabesque devient instauratrice de ce monde en tant qu’il n’est pas seulement représenté mais qu’il prend vie aux yeux du spectateur. » (Rieusset-Lemarié, 2017, p. 122.) « Le film cause une délectation due à l’heureux aménagement de toutes ces données primaires ou immédiates (ou arabesques si l’on préfère). Et le spectateur le plus souvent ressent cette jouissance sans s’apercevoir qu’elle est due à mille harmonies inhérentes à la structure propre de l’image. Il peut même transférer illusoirement aux êtres représentés les qualités qui résident en réalité dans l’image, indépendamment de ce qu’elle représente. » (Étienne Souriau, 1947, cité par Rieusset-Lemarié, 2017, p. 123)
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  • HAL Id : hal-04003591 , version 1

Citer

Eric Tortochot. Design & Cinéma. Accessoires et scénarisation. DEUG. Masterclasse, Marseille, France. 2023, pp.15. ⟨hal-04003591⟩
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