Détection automatisée et tracé de frontières : cognitique, décision, influence des données
Abstract
Délimiter, partitionner un territoire sous quelque forme que ce soit est aujourd'hui une opération commune dans les traitements d'analyse spatiale faits au moyen de données aéroportées ou satellitales. Cette nécessité de segmenter, de classifier topologiquement, thématiquement, spatialement les processus et les aménagements d'une société sur un territoire revêt une importance fondamentale en géographie. Les choix de la limite séparant deux objets géographiques et de la caractérisation de leurs relations sont le fruit d'une série de décisions et de contraintes. Ils sont conditionnés par les hypothèses et les concepts de départ qui sont dépendants de la thématique d'étude, par la méthodologie suivie, par les données disponibles utilisées, les types de traitements analogiques et/ou mathématiques appliqués. Cette chaîne d'actions et de décisions plus ou moins conscientes a, comme conséquence, d'orienter les résultats d'une analyse spatiale et les décisions qui découlent de l'interprétation. Elles ont le plus souvent un caractère politique (aménagement du territoire, urbanisme, défense, recherche) qui se répercute dans différents niveaux spatio-temporels de l'espace géographique. Elles déterminent le futur d'une société et l'évolution de son assise territoriale. Nous nous proposons d'illustrer ces propos par la manière dont des données satellitales SPOT XS et LANDSAT TM, proches d'un point de vue statique (géométrique), donnent des résultats contradictoires sur la nature des frontières des objets géographiques structurant un territoire. L'impact des résultats sur la cognitique géographique, la prise de décision et l'action politique de quelque nature que ce soit, qui s'en suit ensuite, en sont tout bonnement modifiées.