Résumé : Au contact de Newton et de l’essor des sciences expérimentales, l’allusion aux talents de Glycère change donc indéniablement de registre. Tout en relayant d’anciennes réflexions sur la capacité du peintre à rivaliser avec la nature, l’anecdote pénètre désormais l’imaginaire et le champ scientifiques. Cette migration devait-elle renouveler l’appréciation des talents coloristes de Glycère ? Les talents de la bouquetière de Sicyone, et leur corollaire théorique – l’harmonie des couleurs –, allaient-ils désormais relever de règles rationnelles et quantifiables ? En réalité, la refondation scientifique de l’anecdote vise moins à déduire un système d’équations capables de résoudre scientifiquement le tablent de Glycère et le problème de l’harmonie, qu’à nourrir ce débat alors pressant : discuter l’efficacité poétique de la science.