« Le déporté chez Semprún et Vercors, figures de la zone grise » - Aix-Marseille Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Littera incognita Année : 2017

« Le déporté chez Semprún et Vercors, figures de la zone grise »

Résumé

In The Drowned and the Saved, Primo Levi presents for the first time the « grey zone » concept, that is to say the space of privileges and struggles for power through ambiguous relations of complicity and responsibility between prisoners and guardians, in the absolutely totalitarian and absurde frame of the camp. Jorge, Gérard : the autobiographical I or fictional He, both know the nazi experience. Jorge reactivates his past thanks to Gérard, while Gérard is haunting Jorge's memories. The Long Voyage breaks the silence about his deportation to Buchenwald, while Literature or Life tries to explain this deliberate omission of almost twenty years. The clandestine editor and writer Vercors publishes in 1945 The Weapons of the Night. Pierre is a survivor from (fictional) Hochswörth camp. He thinks he lost his « human quality ». The following novel, The Power of the Day, relates how this condition may be recovered (or lost forever). Could Gérard and Pierre be considered as figures from the grey zone ? The motif of a corrupted ego should be explored, especially the homo sacer dimension, and the possible Lazarus representative. Yet, the human being could only be withered in a frame where the extraordinary becomes the standard : the camp, Moloch and laboratory of Radical Evil. Consequently, the text becomes an area for a new otherness: semprunian writing of rumination, and constant ontological questioning for Vercors.
Dans Les Naufragés et les Rescapés, Primo Levi développe pour la première fois le concept de « zone grise », c'est-à-dire l'espace de privilèges et de luttes de pouvoir à travers les rapports ambigus de complicité et de responsabilité entre les prisonniers et les gardiens, dans le cadre absolument totalitaire et absurde du camp. Jorge, Gérard : je autobiographique ou il fictionnel, tous deux ont connu l'expérience concentrationnaire nazie, Jorge réactivant sa mémoire à travers Gérard, et Gérard hantant les souvenirs de Jorge. Le Grand Voyage rompt le silence sur sa déportation à Buchenwald, tandis que L'Écriture ou la vie tente d'expliquer cet oubli volontaire de plus de quinze années. L'éditeur et écrivain clandestin Vercors publie en 1945 Les Armes de la nuit. Pierre est un survivant du camp fictif de Hochswörth. Il estime avoir perdu sa « qualité d'homme ». Le récit suivant, La Puissance du jour, raconte comment cette condition peut être rétablie (ou perdue pour toujours). En quoi Gérard et Pierre sont-ils des figures de la zone grise ? Il sera abordé dans un premier temps le motif du moi altéré, à la fois homo sacer et possible représentant lazaréen. Or, l'être ne peut être flétri que dans un cadre où l'extra-ordinaire devient la norme : le camp, Moloch et laboratoire du Mal Radical. Conséquemment, l'oeuvre est amenée à devenir un espace d'affirmation d'une nouvelle altérité : écriture semprunienne du ressassement et questionnement ontologique incessant chez Vercors. Mots-clés : Primo Levi – Jorge Semprun – Vercors – zone grise – camp – système concentrationnaire – Buchenwald – Hochswörth – Lazare – Radikal Böse – Grenzsituation – homo sacer – Jean Cayrol – Moloch – Kant – Hannah Arendt – Ulysse.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

hal-02063683 , version 1 (11-03-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02063683 , version 1

Citer

Eva Raynal. « Le déporté chez Semprún et Vercors, figures de la zone grise ». Littera incognita, 2017. ⟨hal-02063683⟩

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