Naissances de pensée
Abstract
Offrant aux cliniciens et chercheurs français de nouveaux moyens de travail grâce à la traduction de l'Introduction aux idées psychanalytiques de Bion, Didier Anzieu (1976, XII) rappelait que, « s'il y a pour Bion un impensant, il n'y a pas d'impensable ». Et il regroupait,- sous la notion de « pensée primaire », tout à la fois la première « activité de penser », celle qui « à l'origine se confond avec un processus destiné à décharger le psychisme de l'excès de stimuli » et les pensées, qui ne sont alors « rien de plus que des impressions sensorielles et des vivances émotionnelles très primitives » (Grinberg et al., 1972, 51). Cette « pensée-acte », « je suis tenté, écrivait Anzieu, de l'appe- ler l'impensante : la pensée-mort psychique » (XI). Voilà pour « l'impensant » : celui qui ne peut être transformé chez le nourrisson que grâce à la « capacité de rêverie » de la mère (au sens de « capacité d'imagination non appuyée sur le raisonnement », Grinberg et al., 1972, 54), et celui qui est offert au travail psychanalytique, lorsque celui-ci se développe dans l'interaction avec des patients psycho- tiques ou souffrant de failles narcissiques : travail psychique « à la frontière de l'impensant et du premier pensant symbolisable » (XIII). La naissance de la pensée trouve alors son origine dans un travail effectué, selon Anzieu, « à la place du patient » (ou du bébé), puisque l'un et l'autre sont « hors d'état d'y pourvoir » (XIII). Remarque qui insiste sur la nécessité de l'engagement d'un appareil psychique extérieur à celui qui ne peut naître à la pensée sans l'aide d'un autre psychisme (Meltzer, 1984).
Domains
Psychology
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